Lot-et-Garonne : le secteur de l'agro-alimentaire peine à recruter des salariés

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Il reste dix postes à pouvoir dans cette entreprise de croquettes pour chiens haut-de-gamme dans le Lot-et-Garonne. Tout le secteur de l'agro-alimentaire est confronté à une pénurie de main d'œuvre. ©France 3 Aquitaine

À Estillac, il reste dix postes à pouvoir dans cette entreprise de croquettes pour chiens. Salaires, conditions de travail, équilibre entre vie pro et vie perso... les causes du désamour des salariés pour l'agro-alimentaire sont multiples.

Ces lignes de très haute technologie servent à fabriquer des croquettes pour chiens haut de gamme. L'entreprise, située à Estillac près d'Agen, est une des plus prometteuses du Lot-et-Garonne. 

Sa croissance, de 50% chaque année depuis 8 ans, lui a permis d'intégrer le club très fermé de la French tech 120. "Ultra premium direct, c'est 80.000 colis par jour, 200.000 clients et 40 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 2022", énumère le directeur Matthieu Wincker. 

Ces chiffres témoignent de l'excellente santé de l'entreprise. Pourtant, dix postes cherchent encore preneurs. Le secteur de l'agroalimentaire est en plein boom : les offres ont bondi de 36% en Nouvelle aquitaine cette année. Mais, comme dans d'autres secteurs, le recrutement, lui, est en panne.

Pour tenter d'attitrer les candidats, une semaine de l'emploi a débuté à Agen, dans le Lot-et-Garonne. Le secteur de l'agro-alimentaire a beau être le premier employeur du département, les postes restent encore à pourvoir. 

Salaire et quête de sens

Si la filière agro-alimentaire n'attire plus les candidats, c'est en partie à cause d'un problème d'image, selon Alain Mauny, le directeur régional de Pôle Emploi en Nouvelle-Aquitaine.  Celle-ci a pu "être déformée à une époque par différents scandales", estime-t-il. Ces dernières années, les affaires du lait en poudre contaminé aux salmonelles, des lasagnes à la viande de cheval, ou encore des pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E.Coli ont marqué les esprits. Et refroidissent encore les personnes en recherche d'emploi.

"Aujourd'hui, avec la Covid, on voit bien que les salariés, comme les demandeurs d'emploi, s'attachent au salaire, c'est primordial", poursuit Alain Mauny. Mais les actifs ne s'intéressent pas qu'à la rémunération.

Les salariés s'attachent aussi à la RSE, à donner du sens à leur activité.

Alain Mauny, directeur de Pôle Emploi Nouvelle-Aquitaine. 

à France 3 Aquitaine

Lentement, le secteur entame sa révolution. Premier chantier : l'équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. Dans l'entreprise de croquettes pour chiens, chaque salarié peut disposer de ses week-ends et jours fériés.

Conditions de travail : le froid et le bruit

Mais ces dispositions ne font pas tout, car il est difficile de nier la pénibilité de certains métiers. La moitié des postes vacants sont à pourvoir dans la production, l'assemblage ou le tri. Des tâches répétitives, souvent effectuées dans le bruit ou le froid.

Pour les plus motivés, les carrières peuvent néanmoins être rapides. Comme dans cette entreprise lot-et-garonnaise de surgelés. " Concrètement, ici chez Cité gourmande, une personne peut démarrer en tant qu'opérateur de production et demain être chef d'équipe", assure le directeur de production, Arnaud Devulder. 

En 1ʳᵉ ligne durant la crise covid, les salariés de l'agro-alimentaire attendent toujours une renégociation globale des salaires. L'agroalimentaire compte 28 branches dont les minima n'ont pas été réévalués, malgré l'augmentation du SMIC. 

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