Un géant des mers de 65 mètres de long, construit pour assurer, à partir de 2025, le transport de marchandise à la voile entre la France et les États-Unis. C'est le projet de Vela qui compte lancer une ligne régulière entre la France et New-York.
Vela entend insuffler un nouvel élan dans le domaine du fret maritime, grâce à ses voiliers-cargos. Une liaison régulière entre la France et New-York pour le transport de marchandises. Sont concernés, des produits à haute valeur ajoutée comme le vin, le parfum ou encore les épices.
Un projet face à l'urgence climatique
L'urgence climatique est une réalité. Aujourd'hui, le transport de marchandises représente près de 3 % des émissions de gaz à effet de serre mondiale, et 90 % des marchandises transitent par les océans.
Sur un navire de marine marchande conventionnel, la majeure partie des gaz à effet de serre est causée par le carburant. C'est pourquoi l'enjeu aujourd'hui est de trouver un mode de propulsion décarboné. Ici, seule la force du vent sera nécessaire pour se déplacer et transporter à bord 560 palettes, soit un équivalent de plus de quatre tonnes de marchandises.
Pour autant, les cinq associés de la société implantée à Bayonne ne peuvent pas promettre 100 % de décarbonisation : "il y aura toujours besoin d'un moteur pour rentrer, sortir du port ainsi que pour faire les manœuvres" confie Pierre-Arnaud Vallon, co-fondateur du projet VELA.
Cette liaison entre la France et New-York, via l'océan Atlantique ces experts de la navigation n'ont pas choisi par hasard. En effet, c'est une zone du monde où le vent souffle de manière assez régulière et où les prévisions météorologiques sont relativement bonnes.
Décarboner toujours plus
Un des objectifs du projet : réfléchir dès la construction, à l'impact global de ce multicoque sur l'environnement. Outre l'énergie utilisée pour faire avancer ce navire, il faut compter celle nécessaire aux marins à bord. C'est pourquoi, il est prévu d'installer un grand nombre de panneaux photovoltaïque et ainsi produire une électricité hautement décarbonée.
Par ailleurs, ce bateau sera conçu dans des matériaux recyclés et recyclables, principalement en aluminium. Et pour l'aménager, les fondateurs du projet entendent bien utiliser le plus de matériaux biosourcés possible.
Entre commerce et navigation
Dans un monde où tout doit aller toujours plus vite, se pose la question des délais. Ce transport de marchandises à la seule force du vent s'appuiera sur les techniques de la course au large. Des techniques de navigation que connait bien l'un des cofondateurs du projet, François Gabart, vainqueur du Vendée Globe 2012 et recordman du tour du monde en solitaire en 2017.
On souhaite combattre les idées reçues sur la voile ! Oui, la voile c'est rapide !
François Gabart, navigateurFrance 3 Aquitaine
Plus rapide que le cargo conventionnel
Vela entend bien être compétitif et montrer que la voile peut même être plus rapide que le cargo conventionnel. En effet, alors que le transport maritime va mettre en moyenne 9 jours pour traverser l'atlantique, le cargo-voilier entend faire la liaison entre 8 à 13 jours. En prenant en compte le chargement, la traversée et le déchargement, l'entreprise basque compte en moyenne sur moins de 15 jours, contre 15 à 18 jours pour le transport classique.
"On est entre l'aviation et le transport maritime. On peut être plus rapide que les porte-conteneurs et moins cher que l'aérien" partage Pierre-Arnaud Vallon, co-fondateur du projet.
Le tri-mât de 65 mètres de long et 25 mètres de large trouve son encrage en Nouvelle-Aquitaine, avec un démarrage à Bayonne en 2025 et des départs à venir dans différents ports de la région. Avec une fréquence de huit départs par an, petit à petit l'entreprise entend développer la construction et arriver à un départ tous les 9 jours à partir de 2028.