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Professeure tuée à Saint-Jean-de-Luz : "quelqu'un a pris possession de mon corps", les premiers éléments de l'enquête révélés

Une enquête a été ouverte pour assassinat, a annoncé le procureur de Bayonne Jérôme Bourrier

Jérôme Bourrier, procureur de la République de Bayonne, livre les premiers éléments des investigations après la mort d'Agnès Lassalle tuée par un de ses élèves. Lors de son audition, le mis en cause a expliqué être sous l'influence de voix l'incitant "à faire le mal".

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Lorsqu'il est revenu ce jeudi sur les circonstances de la mort d'Agnès Lassalle, l'enseignante mortellement poignardée ce mercredi au lycée Saint Thomas d'Aquin, le procureur a d'abord tenu à rappeler la personnalité de l'enseignante tuée. " Un professeur extrêmement investi dans son établissement, unanimement apprécié de ses élèves et ses collègues", a-t-il salué, avant de souligner la "dignité et le courage" de son compagnon.

Une lame de 18 centimètres

Jérôme Bourrier a ensuite détaillé le déroulé des faits. Il était 9h45 ce mercredi, quand l'élève mis en cause est passé à l'acte, en plein cours d'espagnol. "L'enseignante se trouvait au tableau, debout. Un élève s'est levé, s'est saisi d'un rouleau de sopalin.
Il s'est approché de la porte de la classe, qu'il a verrouillée.  Il s'est ensuite dirigé vers son professeur en sortant de ce sopalin un couteau de cuisine, avec une lame de 18 centimètres
". Le couteau, pris au domicile de son père, avait été glissé la veille dans son sac de classe. 

L'élève a alors asséné un seul coup, " en levant la main droite, au-dessus de la tête", de haut en bas, sur l'enseignante. Un geste décrit par certains témoins comme "rapide, fluide et sans hésitation", rapporte le procureur. C'est cet unique coup qui aura été fatal. L'autopsie réalisée ce jeudi matin a révélé que la professeure a eu l'aorte sectionnée, et a été atteinte au poumon droit sur 14 centimètres. Son sternum a été perforé. 

"J'ai ruiné ma vie"

Le mis en cause est resté débout, comme sidéré. Les élèves présents dans la classe ont pris la fuite en courant.

Jérôme Bourrier, procureur de Bayonne

Conférence de presse du 23 février

L'élève s'est ensuite dirigé dans une salle de classe voisine, où deux enseignants sont parvenus à le convaincre de déposer son arme. " Ils l'ont apaisé, maîtrisé, et à ce moment-là, il aurait déclaré "J'ai ruiné ma vie, tout est fini ", a poursuivi le procureur. 
A leur arrivée, les secours ont tenté, en vain, de réanimer la victime pendant une heure avant de constater son décès. 

"Quelqu'un a pris possession de mon corps "

L'élève a été rapidement interpellé. Lors de son audition en garde à vue, toujours en cours ce jeudi après midi, il a expliqué que "quelqu'un aurait pris possession de son corps".

Un être qu'il décrit comme égoïste, manipulateur, égocentrique, qui l'incite a faire le mal. Et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat. 

Jérôme Bourrier, procureur de Bayonne

Conférence de presse du 23 février

Le jeune homme avait fait état de l'existence de ces voix auprès de sa mère, qui ne s'en était pas inquiété " dans la mesure où son fils était articulé dans sa construction, qui travaille bien scolairement et qui est bien inséré par ailleurs".

Il s'était disputé la veille avec un camarade aurait expliqué avoir tenu à passer à l'acte devant ce dernier, "comme pour le punir". Il a également admis une animosité envers sa professeure d'espagnol, seule matière ou ses résultats n'étaient pas bons.

Par ailleurs, il est décrit comme un "garçon intelligent, travailleur, solitaire et maladroit dans sa relation à autrui." Il était jusqu'alors inconnu des services de police, de justice et en matière d'assistance éducative.
Il a fait état de faits de harcèlement dans son précédent établissement, "qui l'auraient beaucoup affectés", sans qu'aucune plainte n'ait été déposée. Le jeune homme qui était suivi par un médecin psychiatre, avait commis une tentative de suicide médicamenteuse en octobre 2022 et était depuis sous antidépresseurs. 

Accessible à une responsabilité pénale

L'examen psychiatrique réalisé au cours de la garde à vue a révélé une " anxiété réactionnelle pouvant perturber son discernement". Pour autant, il ne présente pas de symptôme de maladie mentale et "apparaÏt accessible à une responsabilité pénale", "sous réserve des expertises qui devront être ordonnées et d'une possible altération de son discernement".

Une information judiciaire sera ouverte dès vendredi 24 février pour meurtre avec préméditation. Le parquet demandera le placement de l'adolescent en détention provisoire, a ajouté le procureur de la République. 

 

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