Déjà gênés par les nombreuses nuisances, des riverains s'opposent à un projet de carrière de sable

À Montmorillon, dans la Vienne, une quarantaine d'habitants vit déjà à proximité d'une carrière de sable. L'exploitant, l'entreprise Iribarren, veut en créer une deuxième, plus proche encore des habitations. Les riverains sont vent debout contre le projet.

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Début mai, alors qu'elle part pour une banale promenade, Monique Praud, habitante de Montmorillon, tombe des nues : devant un champ, à une centaine de mètres de chez elle, une pancarte annonce l'ouverture d'une enquête publique pour l'implantation d'une carrière de sable.

Un projet similaire retoqué il y a dix ans

Or, une carrière de ce type existe déjà à proximité de son lotissement, à l'entrée de cette commune rurale de 6 000 habitants dans la Vienne. L'exploitant, l'entreprise Iribarren, souhaite implanter une deuxième carrière, à proximité de celle existante et encore plus proche des habitations.

Une perspective inadmissible pour les riverains, qui avaient déjà combattu un projet similaire il y a dix ans, pour lequel l'entreprise n'avait pas eu gain de cause.

"Cette fois-ci, ils ont obtenu un PLU (plan local d'urbanisme, NDLR) avant que l’on soit informés", regrette Daniel Deparis, habitant du lotissement riverain à la carrière et membre de l'association Les amis du chemin des Maçons.

Maintenant, on se bat contre une carrière, alors qu’avant, on se battait contre un PLU. On a un peu de retard, mais on est toujours sereins. On va se battre jusqu’au bout, on verra bien ce que ça donne.

Daniel Deparis

Riverain et membre de l'association Les amis du chemin des Maçons

Car pas question pour la quarantaine d'habitants du lotissement de lâcher l'affaire. Installés à 170 mètres de la potentielle deuxième carrière de sable, voire à peine 80 mètres pour deux maisons isolées, les riverains craignent une augmentation importante des nuisances qu'ils subissent déjà au quotidien, notamment à cause du passage des camions.

"Voyez le bruit, la poussière sur la route, fulmine Monique Praud, alors qu’un poids lourd circule derrière elle, transportant une cargaison de sable. Et encore, lui conduit doucement, il y en a beaucoup qui conduisent très vite. C'est vraiment dangereux et polluant."

"Ce projet est situé sur une route qui revient du Limousin, donc assez touristique. On va entrer dans la ville par une carrière, ça ne sera pas terrible, sans compter toutes les nuisances, et la destruction de la faune", abonde Daniel Deparis.

Le maire défavorable au projet

Pour tenter de contrer cette deuxième carrière, les riverains ont pour l'instant lancé une pétition en ligne, pour laquelle ils revendiquent 500 signatures. Ils peuvent aussi compter sur le soutien du maire de Montmorillon, défavorable au projet. Pour Bernard Blanchet, le dossier de l'enquête publique n'est "pas tout à fait complet", notamment concernant certaines nuisances.

"Par exemple, je n’ai pas retrouvé la nuisance visuelle, alors que sur le bord de la route, ils veulent mettre des merlons, des buttes de terre de deux mètres minimum de haut pour éviter le bruit, détaille l'édile. C'est une pollution visuelle énorme, juste à l’entrée de la ville, sur une route importante. Cette pollution n'est pas tellement identifiée, ce n'est pas acceptable pour moi."

Le seul argument "pour" sur cette carrière, c'est la fiscalité. Mais aujourd'hui, on ne peut pas se permettre, au nom d'une rentrée fiscale, de nuire à des habitants.

Bernard Blanchet

Maire (DVG) de Montmorillon

Le maire y a bien réfléchi, et voit pour l'instant "plus de nuisances que d'avantages" dans ce projet de deuxième carrière de sable. Il espère que son conseil municipal, qui devra se prononcer à ce sujet le 28 mai prochain, suivra son avis.

De son côté, l'entreprise Iribarren se refuse à tout commentaire, tant que l’enquête publique est encore en cours.

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