Après la découverte d'une mouette rieuse morte, porteuse de l'Influenza aviaire hautement pathogène – la grippe aviaire – sur la commune de Saint-Clair, la préfecture de la Vienne donne des consignes aux détenteurs d'oiseaux ou de volailles dans un périmètre de cinq kilomètres autour de la zone contaminée.

Le virus de la grippe aviaire a une nouvelle fois été identifié en Poitou-Charentes. Le 21 juin, le corps sans vie d'une mouette rieuse a été retrouvé sur la commune de Saint-Clair, dans la Vienne. L'animal était porteur de l'IAHP (Influenza aviaire hautement pathogène).

Dès le lendemain, le préfet de la Vienne a pris un arrêté pour établir une "zone de contrôle temporaire dans un rayon de cinq kilomètres autour de la zone contaminée." En plus de Saint-Clair, six communes sont concernées : Angliers, Aulnay, La Chaussée, Martaizé, Moncontour et Saint-Jean-de-Sauves.

Des consignes strictes à respecter pour éviter la propagation

Dans ces communes, les lieux de détention de volailles et d'oiseaux doivent respecter certaines consignes.

Il faut :

  • appliquer une vigilance sanitaire et contacter un vétérinaire "en cas de signes cliniques douteux",
  • respecter les mesures de biosécurité (les animaux doivent être mis à l'abri, leur alimentation et leur abreuvement doit être protégé de la faune sauvage),
  • recenser les détenteurs d'oiseaux ou de volailles à titre particulier, en mairie ou sur internet 
  • ne pas déplacer de volailles ou d'oiseaux captifs (sauf dérogation, accordée par la Direction Départementale de la Protection des Populations)
  • renforcer la surveillance sanitaire dans les élevages.

La préfecture de la Vienne rappelle que dans tout le département, il faut impérativement prévenir l’Office Français de la Biodiversité de la Vienne (05.49.52.01.50) si vous découvrez un oiseau sauvage mort parmi les espèces suivantes : cygne, canard, oie, mouette, goéland, sterne, poule d’eau, foulque et râle.
Elle précise que "l’influenza aviaire n’est pas transmissible à l’homme par la consommation de
viandes, œufs, foie gras et plus généralement de tout produit alimentaire à base de volaille."

La France, pays le plus touché d'Europe

De son côté, le réseau SAGIR de l'Office Français de la Biodiversité joue un rôle de sentinelle. Ses agents se montrent très vigilants pour repérer tout animal qui semblerait avoir été contaminé. "Pour la faune sauvage, malheureusement, on ne peut rien faire", explique Cédric Marteau, directeur de la protection de la nature à la LPO. "On va patrouiller pour voir au bord des cours d'eau si on trouve d'autres oiseaux morts." Il souligne qu'il existe une vingtaine de souches de la grippe aviaire en France, et que chacune des souches ne contamine qu'une espèce en particulier. Par exemple, une mouette atteinte de l'influenza aviaire ne pourra pas transmettre le virus à un merle ou une mésange.

Cédric Marteau souligne également que la France est le pays le plus touché d'Europe par la grippe aviaire, notamment en raison de sa forte activité d'import export de volailles. Les élevages intensifs jouent ainsi un rôle très important dans la propagation de la maladie, qui se transmet principalement par les déjections des oiseaux.

Les scientifiques disent que plus l'élevage est dense, plus les oiseaux sont stressés et l'IAHP se fixe plus sur les oiseaux stressés.

Cédric Marteau

Directeur de la protection de la nature à la LPO

Un vaccin s'annonce prometteur pour faire face à l'épisode de grippe aviaire que connaît la France depuis 2021, mais en attendant sa généralisation, il est impératif de faire baisser la charge virale de l'IAHP. Des scientifiques recommandent d'ouvrir davantage les élevages, en diminuant leur population afin de réduire le stress des animaux. 

Victimes collatérales de ces épidémies domestiques, certaines espèces d'oiseaux sont menacées de disparition, comme les fous de Bassan. L'influenza aviaire a décimé leur population bretonne en 2022 : "Elle a baissé de 50% l'an dernier en raison de la grippe aviaire", déplore Cédric Martaud. "Si à chaque épidémie on perd 50% d'oiseaux, on va vers l'extinction."

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