Jacky Mercier, le "roi de la tomate", cherche un successeur à qui transmettre sa passion pour ses fruits

Dans sa petite ferme de Frontenay-sur-Dive dans la Vienne, Jacky Mercier cultive des tomates. Considéré comme le "roi de la tomate", il les cultive en pleine terre et sans serre, ce qui lui vaut l'intérêt des plus grands restaurants de France. Désormais, Jacky Mercier souhaite passer le flambeau et trouver celui ou celle qui fera encore mûrir ses tomates.

"Noire de Crimée", "Cœur de bœuf", "Ananas", "Marmande", "Andine cornue" ou encore "Rose de berne". Tant de variétés de tomates existent partout dans le monde. Rien qu'au conservatoire national de la tomate, situé au Château de la Bourdaisière en Indre-et-Loire, plus de 700 variétés sont exposées. Jacky Mercier, cultivateur dans la Vienne, a décidé de faire de ce fruit consommé comme un légume, un art de vivre.

"J'aime bien donner des tomates différentes, ça fait une jolie assiette"

Comme tous les dimanches, Jacky embarque dans son camion et prend la direction du marché de Poitiers. Il vend ses tomates rondes, ovales, cornues, de couleur rouge, violette, jaune ou verte : aujourd'hui, le maraîcher est devenu presque aussi célèbre que ses tomates. "Ce que j'apprécie chez lui surtout, c'est sa modestie. Je viens chez lui pour l'homme et pour ses qualités humaines", affirme un passant. "Il fait du bon, donc on vient chez lui, c'est tout simple. Il est souriant", ajoute une cliente. "Tout le monde nous dit : 'Il faut aller voir Jacky'. Il est atypique."

Le dialogue avec les gens, donner des conseils... Je ne pourrais pas que cultiver, il faut que je côtoie des gens.

Jacky Mercier

Cultivateur, "roi de la tomate"

"Indigo apple, Orange queen... J'aime bien donner des tomates différentes, ça fait une jolie assiette. Elles ont toutes des goûts différents", explique Jacky Mercier. Il faut dire que ce cultivateur produit plus de 70 espèces de toutes sortes.  "C'est ma vie" : voilà ce que représente le simple fait de venir dans ce marché, place de Provence à Poitiers. "Le dialogue avec les gens, donner des conseils... Je ne pourrais pas que cultiver, il faut que je côtoie des gens, transmettre mon savoir-faire." Il faut dire qu'à cinq euros le kg, ses tomates font le bonheur de sa clientèle.

Les tomates de Jacky Mercier vont au-delà des assiettes des Poitevins. Ses fruits arrivent dans les plus grandes cuisines françaises, comme à l'hôtel de luxe Plaza Athénée à Paris, où la cuisine est dirigée par le chef Jean Imbert. Il a même été récemment invité au restaurant : "La directrice m'a demandé comment ça s'était passé. Je lui ai dit : 'Très bien, c'est sublime. Mais vous savez, je suis bien chez moi aussi'", raconte-t-il en rigolant.

Le "roi de la tomate" souhaite trouver une, ou un successeur

Assiette des Poitevins ou cuisine parisienne, Jacky Mercier ne fait aucune différence. "C'est pareil. Paris en voudrait plus, mais cette année est très mauvaise. Pour ma terminaison, je tombe sur une mauvaise année." Car Jacky souhaite prendre sa retraite à la fin de l'année. Malheureusement, il n'a pas encore trouvé de remplaçant, une personne à qui confier son amour pour les tomates. "Il faut que je donne mon savoir-faire, que je trouve quelqu'un qui travaille dans le même sens que moi. Il y a beaucoup de restaurants qui veulent garder mon nom, parce que cela fait plusieurs années maintenant, que ce soit à Megève ou à Paris."

Je pense que les gens se lassent de manger les tomates de supermarché qui n'ont pas de goût ou qui sont des hybrides. Alors que les miennes ont toutes des goûts différents.

Jacky Mercier

Cultivateur, "roi de la tomate"

Le cultivateur ne sait pas du tout quelle direction va prendre son exploitation, mais il souhaite vraiment espérer trouver un potentiel successeur. "Je suis dans l'inconnu. Je cherche pour avoir un repreneur. Ça m'embête quand même de savoir que, tout ce que j'ai construit depuis des années, puisse s'arrêter. Je commence à être fatigué. J'aimerais faire de l'accompagnement maintenant."

"Je n'ai jamais voulu être comme les autres. Je veux faire découvrir aux gens les tomates. Je pense que les gens se lassent de manger les tomates de supermarché qui n'ont pas de goût ou qui sont des hybrides. Alors que les miennes ont toutes des goûts différents." C'est le cas de l'Indigo apple par exemple, "qui a une chair particulière. Jean Imbert l'adore, car elle est super sucrée", avoue-t-il.

Jacky Mercier veut prendre sa retraite et souhaite transmettre sa passion pour les tomates à quelqu'un qui aura le même amour pour ces fruits. Ne plus le voir au marché fend le cœur de cette cliente : "je suis sur la Vienne depuis un an seulement. Il fait du bio, et je trouve qu'il n'y en a pas beaucoup sur le marché, et donc je viens tout de suite ici. Je regrette de savoir qu'il va s'en aller. J'aurais aimé qu'il y ait davantage de producteurs comme celui-là."

Reportage de François Bombard, Hélène Galiana et Romain Burot :

durée de la vidéo : 00h02mn43s
{} ©France télévisions

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