Après le scandale de la découverte de viande de cheval dans des lasagnes censées contenir uniquement du boeuf, le groupe alimentaire Findus et le fournisseur de viande Spanghero sont pointés du doigt. Tous deux annoncent qu'ils vont saisir la justice.
Après la découverte au Royaume-Uni de viande de cheval dans des lasagnes censées contenir uniquement du boeuf, l'entreprise Spanghero, basée à Castelnaudary dans l'Aude est aujourd'hui montrée du doigt. C'est elle qui a fourni la viande incriminée. Mais elle n'est pas la seule. C'est un véritable scandale européen qui se profile et pose la question de la traçabilité des produits alimentaires.Une longue chaîne
D'importantes quantités de viande de cheval -parfois jusqu'à 100%- ont été retrouvées dans les lasagnes distribuées par Findus au Royaume-Uni. Le groupe alimentaire suédois s'est fourni en lasagnes auprès du français Comigel, lequel a acheté la viande à la société Spanghero, qui indique s'être elle-même fourni en Roumanie et qui précise ce samedi dans un communiqué avoir acheté du boeuf et non du cheval et plus précisément, "du minerai de boeuf désossé surgelé UE". Tout en précisant "aucune transformation n'a été faite sur les produits vendus à son client".Le groupe Findus accuse Spanghero d'avoir triché sur les étiquettes
Le groupe agroalimentaire Findus a accusé samedi la société Spanghero d'avoir livré de la viande de cheval roumaine portant la mention "boeuf" et l'estampille vétérinaire française. "S'agissant de viande, la réglementation s'appliquant en France et en Europe exige que sur l'emballage, on identifie très clairement qui a transformé ce produit", a expliqué à l'AFP le directeur des opérations de la filiale française du groupe, Christophe Guillon."C'est ce qu'on appelle l'estampille vétérinaire", a-t-il précisé.
La société Comigel, basée à Metz, qui utilise une vingtaine d'ingrédients dont environ 15% de viande de boeuf pour préparer les lasagnes livrées à Findus, recevait ainsi des paquets portant des "étiquettes avec l'estampille vétérinaire française et le nom et l'enregistrement Spanghero", a-t-il poursuivi. "L'estampille française supposerait que Spanghero ait transformé cette viande, sinon il n'a pas le droit" de l'apposer, explique-t-il.
Les roumains pensent eux aussi que Spanghero savait
Selon le président de l'association Romalimenta qui regroupe les patrons roumains de l'alimentaire, la société Spanghero devait savoir qu'il s'agissait de viande de cheval et non pas de boeuf.Sorin Minea a déclaré à l'AFP : "Je suis sûr que l'importateur savait que ce n'était pas du boeuf, car le cheval a un goût, une couleur et une texture particuliers". Le recours à de la viande chevaline s'explique probablement pour des raisons financières. Le cheval "est moins cher que le boeuf", a expliqué Sorin Minea.
Plusieurs plaintes déposées
Le groupe Findus a annoncé ce samedi son intention de porter plainte contre X dans cette affaire. Quant à la société Spanghero,elle a affirmé qu'elle poursuivrait le producteur roumain auprès duquel elle s'est approvisionnée. Plusieurs enquêtes ont également été ouvertes. En France, la direction de la répression des fraudes, qui dépend du ministère de l'Economie, a indiqué qu'elle ouvrait une enquête pour identifier l'originede la "tromperie". En Roumanie, le ministère de l'Agriculture a également indiqué qu'il menait une enquête sur cette affaire.