Une centaine de militants anti-OGM ont pénétré lundi matin sur un site du géant américain Monsanto à Trèbes, dans l'Aude (sud de la France), pour tenter de vérifier que ne s'y trouvait pas du maïs transgénique.
Les militants sont entrés sur un chantier d'agrandissement du site de Monsanto mais les gendarmes les ont empêchés de pénétrer dans les locaux de l'entreprise proprement dits.
Les forces de l'ordre, visiblement prévenues de l'action qu'entendaient mener les militants anti-OGM, se trouvaient sur les lieux à leur arrivée.
"Il est inadmissible qu'une minorité s'arroge le droit d'entrer sur un site privé, par effraction et avec violence, car des dégâts ont déjà été constatés", a réagi Monsanto dans un courriel à l'AFP.
Le site industriel de Trèbes "collecte et conditionne des semences de grandes cultures" et il a récemment été agrandi "apportant une activité
économique supplémentaire à la région, y compris la création de nouveaux emplois", a tenu à préciser le géant américain de l'agrochimie.
A la recherche de l'OGM MON 810
Les anti-OGM voulaient mener "une inspection citoyenne pour vérifier que le site n'abritait pas le maïs OGM MON 810 du groupe américain, interdit en France", a déclaré à l'AFP l'un d'entre eux, Jacques Dandelot.
En janvier 2012, les militants anti-OGM avaient découvert sur le site des sacs de maïs MON 810, ce qui avait poussé le gouvernement de l'époque à annoncer l'interdiction de leur culture.
Les militants entendent aussi protester contre le projet d'extension de ses installations à Trèbes du groupe américain. Ils ont déployé des banderoles
sur le chantier d'agrandissement sur lesquelles on pouvait lire "OGM = menace sur tout le vivant" et "60 silos en plus = plus de pesticides et moins d'abeilles".
Historique OGM
Deux OGM seulement ont été autorisés à la culture dans l'UE: la pomme de terre Amflora, développée par le groupe allemand BASF, qui s'est avérée un échec commercial, et le maïs OGM MON 810.
La culture du MON 810 a été autorisée en 1998 pour 10 ans. Monsanto a demandé le renouvellement de ce permis en 2007, mais le processus d'autorisation est gelé en raison de l'hostilité de plusieurs Etats.
Huit pays --France, Allemagne, Luxembourg, Autriche, Hongrie, Grèce, Bulgarie et Pologne-- ont adopté des clauses de sauvegarde pour interdire sur leurs territoires la culture des OGM autorisés.