Les revenus agricoles 2013 accusent un recul de plus de 22%, plus marqué encore qu'estimé en décembre, selon la Commission des comptes de l'Agriculture nationale (Ccan) réunie mardi. La viticulture et l'arboriculture s'en sortent plutôt mieux cette année.
En fin d'année, les premières estimations faisaient déjà apparaître une baisse du revenu alors prévue à 18,6% par rapport à 2012, pénalisant particulièrement les grandes cultures et les élevages bovins et ovins, rappellent les Chambres d'Agriculture dans un communiqué.
Selon les comptes encore provisoires, le revenu d'activité moyen avant impôt s'est établi en moyenne à 27.900 euros par actif contre 35.900 en 2012, avec de grandes disparités d'un secteur et d'une région à l'autre.
Les secteurs des céréales et des oléo-protéagineux, habituellement considérés comme privilégiés, sont les plus affectés avec un plafond moyen de 22.100 euros par exploitant contre plus du double en 2012.
Cette chute s'explique par la baisse des cours des céréales comparés à 2012 et par la hausse du coût des intrants( produits nécessaires à l'agriculture), note Guy Vasseur, président des Chambres d'agriculture joint par l'AFP.
"Si on descend aujourd'hui sous les 160 euros la tonne, on passe sous le seuil de rentabilité, prévient-il. Actuellement la tonne de blé tourne autour de 180 euros.
La filière viticole bien placée en 2013
2013 restera à l'inverse comme une "année plutôt bonne" pour la viticulture et l'arboriculture (respectivement 51.800 euros et 37.800 euros), "mais les arboriculteurs avaient atteint un point critique en 2009 avec un revenu d'activité inférieur à 10.000 euros annuels" souligne le communiqué.
Les revenus des filières animales sont en baisse avec un net recul pour le porc et les volailles: pour ces dernières, il plafonne à 14.300 euros et en bovins viande à 19.200. Il atteint 37.600 euros pour les producteurs de porcs et 23.100 pour les éleveurs laitiers.
"Il ne faudra pas s'étonner d'enregistrer une baisse du nombre de producteurs, comme on l'a vu déjà avec le porc, et une hausse des importations ", regrette M. Vasseur.
Le Languedoc-Roussillon parmi les 3 régions les plus défavorisées
Depuis 2000, quinze départements dans 3 régions ont subi une forte érosion du revenu agricole : l'Aquitaine (intempéries sur le vignoble), l'Alsace, le Languedoc-Roussillon (arboriculture et viticulture sous tension).
Les départements du sud et de l'ouest du Massif central (Limousin, sud Auvergne) enregistrent les plus faibles revenus du territoire métropolitain.
A l'opposé, dans les départements où les grandes cultures dominent, les revenus restent plutôt élevés. Les élevages laitiers de l'ouest et de l'est se positionnent entre ces deux niveaux, selon les Chambres.