Le Languedoc-Roussillon, berceau de l'éolien en France avec le premier parc installé au début des années quatre-vingt dix, revient au premier plan, avec 125,5 MW raccordés en 2014.
2014 a marqué un rebond pour le secteur de l'éolien en France, avec une hausse des nouvelles installations, selon un bilan de France énergie éolienne (FEE), qui attend la loi sur la transition énergétique et la loi Macron pour accentuer cette reprise.
Sur l'ensemble de l'année, 1.042 mégawatts (MW) de nouvelles capacités ont été installées en France, selon la FEE qui regroupe 90% des acteurs du secteur.
"C'est une très bonne nouvelle après cinq ans de baisse consécutive", a commenté Sonia Lioret, déléguée générale de la FEE. En 2013, le secteur n'avait enregistré que 632 MW de nouvelles capacités.
Deux régions déjà très dynamiques dans l'éolien ont notamment bénéficié de ce rebond: la Champagne Ardenne et la Picardie qui ont raccordé respectivement 259,2 et 115,2 MW.
Le Languedoc-Roussillon, berceau de l'éolien en France avec le premier parc installé au début des années 90, revient au premier plan, avec 125,5 MW raccordés. Au total, la région Languedoc-Roussillon offre une capacité de 508 MW.
Cette reprise du secteur est principalement due à un "volontarisme politique avec la sécurisation des tarifs d'achats en 2014 et la loi Brottes en 2013 qui a supprimé les zones de développement éolien et la règle des cinq mats", qui fixait un minimum de cinq turbines pour construire un parc éolien, a expliqué Frédéric Lanoë, président de la FEE.
Mais avec 9.000 MW actuellement installés, la France est encore loin de l'objectif fixé pour 2020 de 19.000 MW.
Et pour les professionnels, des mesures doivent être prises pour accélérer le déploiement de cette énergie renouvelable.
Ils demandent notamment un maintien des tarifs d'achats bonifiés de l'électricité issue de l'éolien en attendant une réforme globale du marché de l'électricité.
La loi sur la transition énergétique, examinée au Sénat début février, prévoit la fin des tarifs d'achat au 1er janvier 2016. Ils seront remplacés par la vente de l'électricité au prix de marché auquel s'ajoutera une prime.
Par ailleurs, la loi Macron prévoit une simplification des procédures d'autorisation pour la construction de parcs éoliens et de réduction de la chaîne des recours contre les projets éoliens.
Aujourd'hui, les projets éoliens mettent souvent entre 6 et 8 ans pour aboutir.
Selon la FEE, la moitié d'entre eux sont sous l'effet de recours, notamment portés par des associations opposées à cette source d'énergie, accusée de causer des nuisances sonores et visuelles.
La FEE espère également que 2015 sera l'année du réglement du problème de la cohabitation des éoliennes avec certaines installations militaires, comme les radars. 3.000 mégawatts en projet sont actuellement bloqués à cause de leur situation près de radars militaires, selon Nicolas Wolff, directeur général de Vestas France, et vice-président de la FEE."Les discussions sont en cours et nous espérons arriver à des cartes (sur les espaces disponibles pour l'éolien, ndlr) d'ici l'été 2015", a indiqué Frédéric Lanoë.
Ce problème est notamment responsable de la situation "catastrophique" de la Lorraine, avec seulement 10 MW installés en 2014. "97% du territoire est bloqué pour l'éolien par des contraintes militaires", a pointé la déléguée générale de la FEE.