Quelque 450 manifestants, selon la police, ont défilé samedi dans le calme à Toulouse pour exprimer leur opposition à la privatisation de la gestion de l'aéroport, dont 49,9% des parts ont été cédées par l'État à un consortium chinois.
Aux cris et aux pancartes affirmant "Ras le bol du bruit, on ne veut pas du doublement des avions", "l'aéroport n'est pas à vendre", plusieurs associations du Grand Toulouse, le PCF, la CGT, le NPA, EELV, Parti de Gauche, ont défilé depuis le Capitole jusqu'au boulevard de Strasbourg.
En tête de cortège se trouvait Pierre Izard, président du Conseil général de la Haute-Garonne (qui ne se représentera pas aux départementales). A ses côtés, les responsables de divers organisations, en particulier celle qui avait appelé à cette manifestation : le Collectif contre les Nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine. Ils tenaient une large banderole : "L'aéroport de Toulouse n'est pas à vendre". Parmi les manifestants, l'ancien maire de Toulouse (2008-2014), Pierre Cohen.
Dans un tract, les manifestants exigeaient "l'arrêt immédiat du processus de privatisation de la gestion de l'aéroport de Toulouse-Blagnac". Un homme tenait une pancarte avec l'inscription: "Les Chinois au restaurant -oui-, à l'aéroport -non-".
L'État, qui détient 60% de la société d'exploitation de l'aéroport de Toulouse, le 4e de France hors Paris, a choisi, le 4 décembre, d'attribuer 49,9% au consortium chinois Symbiose, ce qui devrait lui rapporter plus de 300 millions d'euros. L'État ne conservera que 10,01% du capital. Les autres actionnaires sont la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse (25%) et les collectivités locales (région, département et agglomération de Toulouse, avec 5% chacun).
Les Chinois veulent faire passer le trafic aérien de 7,5 millions de passagers en 2013 à 18 millions en 2030, un objectif qui "dépasse le seuil d'acceptance" des riverains, selon le maire de Blagnac, Bernard Keller.