Le match Airbus-Boeing a démarré sur les chapeaux de roue lundi à l'ouverture du 51e salon de l'aéronautique du Bourget, avec l'annonce de plusieurs commandes pour plus de 19 milliards de dollars, sur fond d'optimisme du secteur pour les 20 prochaines années.
Tous les yeux étaient déjà tournés vers les annonces de commandes qui rythment traditionnellement le salon, avec le duel Boeing-Airbus.
L'avionneur européen a annoncé plusieurs commandes fermes pour environ 14,37 milliards de dollars, dont une de la compagnie saoudienne Saudi Arabian qui sera la première à opérer des A330-300, dont elle a commandé 20 exemplaires à Airbus.
Boeing a de son côté annoncé une commande ferme de Qatar Airways pour 14 long-courriers Boeing 777, dont dix 777X
de nouvelle génération, pour 4,8 milliards de dollars.
Plus de 30 000 commandes dans les 20 ans à venir
Airbus estime les besoins des compagnies aériennes à environ 32.600 appareils sur les 20 ans à venir (+4% par rapport à la précédente prévision),
soit un marché de 4.900 milliards de dollars. Boeing a relevé sa prévision de 3,5% à 38.050 unités, pour une valeur estimée à 5.600 milliards
de dollars.
Nouvelle stratégie industrielle
Au précédent salon du Bourget en 2013, Airbus avait enregistré pour 39,3 milliards de dollars de commandes fermes alors que son rival de Seattle
en engrangeait 38 milliards. Et cette édition avait totalisé 115 milliards d'euros de commandes pour l'ensemble de la filière.
Le trafic aérien mondial est passé de 100 millions de passagers en 1960 à un peu plus de 3 milliards en 2013 et doublera encore à "sept milliards en 2034", selon Randy Tinseth, vice-président chargé du marketing chez Boeing.
Face à cette demande, "les avionneurs font évoluer leur stratégie industrielle et celle de leurs fournisseurs pour accroître les cadences de production tout en proposant des innovations incrémentales (d'amélioration, ndlr)" de leurs appareils, relève le cabinet Argon Consulting, spécialisé dans l'aérien.
La guerre des constructeurs régionaux
Moins spectaculaire mais tout aussi réelle, la guerre des constructeurs régionaux a également débuté, avec notamment 46 commandes fermes et 35 options pour le franco-italien ATR d'une valeur totale de 1,98 milliard de dollars.
Le canadien Bombardier a engrangé pour sa part la conversion par Swiss de 10 commandes de son CSeries, dont c'est la première présentation au Bourget.
Vidéo : les explications d'Emmanuel Wat