Il y a un quart de siècle, le 25 novembre 1991, Christian Montcouquiol Nimeño II se donnait la mort. On le retrouva pendu dans le garage de sa maison. Deux ans auparavant, dans les arènes d'Arles, Pañolero, un toro de Miura avait mis fin à sa carrière de torero.

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Dimanche 10 septembre 1989.
Pañolero avait un berceau immense, un mètre zéro cinq d'une pointe de corne à l'autre. Mais après le sorteo, Alain, le frère du matador, s'était voulu confiant. Ce qui compte ce n'est pas ce qu'il a sur la tête, c'est ce qu'il a dedans.
Christian arrivait d'Espagne où il avait toréé la veille. Il était descendu à l'hôtel Nord Pinus qui venait de réouvrir. La nouvelle propriétaire l'avait aménagé comme au temps de sa splendeur passée.
La fin d'été était splendide sur les toits d'Arles. La saison qui s'achevait avait été la meilleure de Nimeño. La profonde faena au toro de Victorino un an auparavant à Madrid, le bouleversant solo face aux Guardiola à Nîmes, des triomphes ici et là : après 12 ans d'alternative, Nimeño II était en train de devenir une figure de la tauromachie.
Victor Mendes, compagnon de mille bagarres, et El Boni, un quasi-débutant, partagent l'affiche avec lui. Les trois premiers Miura livrent des combats anodins. Pañolero, N° 26, est le quatrième toro de l'après-midi. Il entre en piste. Alain, le frère, aurait dit : "on dirait un taxi avec les portières ouvertes".
Il banderille. Il brinde la faena au public. Il commence la faena assis sur l'estribo. À la troisième passe, il se lève. Pañolero l'attrape au bas-ventre. Le torero retombe sur la tête, on l'emporte en toute hâte à l'infirmerie, c'est fini.
Pendant des mois, au centre de rééducation de Collioure, il bataille pour tenter de retrouver l'usage de ses membres. Il parvient à marcher de nouveau. Mais la mobilité de ses mains, il ne la retouve pas. Il ne pourra plus toréer. Ni jouer de la guitare.

Aujourd'hui, sa statue est à l'image de sa carrière : le point de repère de tous les aficionados.






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