Le colllectif des opposants à la vente de l'aéroport de Toulouse-Blagnac a décidé de se lancer dans un nouveau combat. Il veut que les actionnaires chinois qui ont décidé de se désengager rendent les dividendes perçus pendant 4 ans.
Ils se battent depuis 2014 contre la vente de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Manifestations, recours en justice, alerte régulière des pouvoirs publics... Ces riverains et associations regroupés en collectif ont multiplié les actions pour dire leur opposition à la privatisation de l'aéroport quand l'Etat a décidé de céder ses parts, 49,9% du capital de l'aéroport, à la société Casil Europe, un consortium chinois. Quelques semaines après que ces actionnaires chinois aient soudainement décidé de revendre leurs parts, ils se mobilisent une nouvelle fois. Ils réclament que ces derniers "rendent l'argent", les millions d'euros de dividendes qu'ils se sont octroyés pendant 4 ans.
Des dividendes estimés à "plus de 30 millions d'euros"
Dans un communiqué, le collectif rappelle que plusieurs rapports, de la cour des comptes et de parlementaires, "dénoncent la privatisation bâclée qui a permis à un actionnaire chinois de ponctionner les réserves patiemment accumulées par des générations de travailleurs". Et souligne : "en moins de quatre années, Casil Europe a perçu plus de 30 millions de dividendes, tout en menant une politique calamiteuse d’un point de vue environnemental, notamment avec l’augmentation d’avions plus bruyants surtout la nuit".Une plus-value estimée à 200 millions d'euros
En 2015, Casil Europe avait déboursé 308 millions d'euros pour acquérir 49.99 % du capital de l'aéroport. Aujourd'hui, leur vente est estimée à 500 millions d'euros, soit une plus-value de 192 millions d'euros. "Pour obtenir les actions en 2014, Casil Europe avait promis à l’État de s’inscrire durablement dans le paysage toulousain et d’investir 850 millions d’euros sur 30 ans" pointe aujourd'hui le collectif des opposants, "avec le recul, il faut se rendre à l’évidence : personne n’a vu la couleur de l’argent promis".Il demande donc aujourd'hui aux collectivités de se mobiliser pour "récupérer tout ou partie des 30 millions de dividendes et de priver Casil Europe de ses prélèvements ponctionnés sur ce bien commun".
Les collectivités locales (Toulouse Métropole, le département et la région) ainsi que la CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie) possèdent ensemble 40% des parts de l'aéroport Toulouse-Blagnac. L'Etat en possède encore 10,1%. En février 2018, il avait en effet décidé de conserver ces 10,01% sur lesquels Casil avait une option, l'empêchant ainsi de devenir majoritaire. Selon certains observateurs, ce revirement de l'Etat pourrait expliquer le départ des Chinois.
Les opposants veulent que la justice soit saisie
Dans une pétition en ligne, le collectif des opposants à la privatisation de l'aéroport demande aux élus des collectivités de saisir la justice pour obtenir la nullité de la cession de l'Etat à Casil Europe et la nullité de l'accord sur la distribution de dividendes de décembre 2018.