Mercredi débutait une vaste campagne de sensibilisation des principales associations d’aide à domicile. Elles dénoncent un manque de moyen et de considération des pouvoirs publics.
“Aide à domicile. Vous ne pourrez bientôt plus choisir de rester à domicile”. Un titre choc comme un cri d’alarme : Acédom, l’ADMR, la FNAAFP/CSF et l’UNA représentent les 4 fédérations du secteur associatif et un total de 5 000 structures, unies pour appeler à l’aide.
Le report de la loi grand âge met le feu aux poudres
Le 13 janvier dernier, le gouvernement annonce le report de la loi grand âge et de la réforme des retraites en raison du contexte actuel. Une loi reportée à date ultérieure “dès lors que la situation sanitaire nous permettra de les reprendre” s’est exprimé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Un report non accepté par les professionnels de l’aide à domicile qui réclament le vote de cette loi avant l’été 2021.
Un manque de moyen et une profession qui n’attire plus
En cause, les difficultés pour les entreprises de l’aide à domicile de trouver du personnel acceptant d’être payé 970 euros par mois. “Les métiers du domicile ne sont plus attractifs alors qu’ils sont indispensables au maintien du lien social !” dénoncent les professionnels du secteur dans leur communiqué. Dominique Langlais est le directeur de l’agence ADMR des Pyrénées-Orientales, actuellement à la tête de 350 salariés, il lui en manque une cinquantaine pour faire face à la demande
Avec notre convention collective actuelle, une employée (car 95% sont des femmes) devra accumuler 17 années d’ancienneté avant de pouvoir dépasser le SMIC. C’est bien trop peu, surtout que les conditions de travail sont difficiles. Le métier n’attire plus.
Un salaire bas, conséquence directe expliquent-ils des politiques publiques. Le budget accordé au grand âge ne permet pas “de couvrir les coûts de la plupart des structures existantes, ce qui menace leur pérennité” insiste le communiqué. Les interventions commandées par le Conseil départemental représentent 75% de l’activité de l’ADMR dans les Pyrénées-Orientales, hors c’est le département qui fixe le prix de l’intervention. Un tarif qui serait aujourd’hui insuffisant. “Nous, nous prenons en charge l’accompagnement de la personne, peu importe sa pathologie ou sa morphologie, peu importe qu’elle vive isolée ou en centre-ville, notre tarif est toujours le même, mais ce n’est pas rentable.”, explique le directeur de l’agence des Pyrénées-Orientales. Une situation vécue comme injuste, d’autant plus que chaque département fixe son prix.
1,6 million de personnes sont aujourd’hui accompagnées à domicile en France. Avec le vieillissement de la population, les besoins sont croissants. Les structures d’aide à domicile visent un recrutement de 20 000 employées par an, mais elles manquent de candidats.
Une campagne pour faire bouger les choses
“Il est aujourd’hui urgent de mobiliser toutes les forces en présence pour soutenir le secteur et prendre à bras le corps le défi du vieillissement de la population” précise le communiqué qui appelle la population à les soutenir en écrivant aux députés via une plateforme mise en place pour l’occasion