En Ariège, comme dans plusieurs départements d'Occitanie, il n'y a aucune mesure permanente de la pollution. A Foix, un collectif d'habitants a décidé d'installer des capteurs individuels pour analyser les particules fines.
Quelle est la qualité de l'air respiré à Foix ? Nul ne le sait vraiment pour l'instant. La Préfecture de l'Ariège ne dispose pas d'un système de mesure permanente des polluants. Pour y remédier, un collectif de citoyens a décidé de fabriquer et d'installer lui-même des capteurs de microparticules. Il espère inciter les habitants de Foix à se joindre à l'aventure et convaincre les pouvoirs publics de s'engager aussi.
Un montage enfantin
Ils sont une dizaine autour de la table, ce samedi matin, dans le centre ville de Foix. Devant eux, des composants électroniques, des morceaux de tuyaux en PVC, des fils et un plan de montage. "C'est très facile, il y a un protocole disponible sur internet" explique Quentin Gascuel, porte-parole du collectif Foix en Commun.e (FEC) "il y a un plan, il faut relier les capteurs entre eux avec des fils et relier des prises entre elles. C'est vraiment très simple, un jeu d'enfant".
Un jeu d'enfant et un système peu coûteux, par rapport aux solutions clé-en-main disponibles dans le commerce. Chaque capteur "fait maison" coûte en moyenne 50 euros. En quelques heures, ces habitants en ont monté une dizaine. Ils vont maintenant les installer dans des endroits stratégiques de la ville.
On cherche à évaluer la qualité de notre environnement avant d'aller demander des mesures aux pouvoirs publics. On aurait pu appeler Atmo Occitanie, ça aurait pris beaucoup de temps. Là, on espère qu'avec un certain nombre de capteurs déjà installés, on pourra être pris au sérieux, qu'ils vont réagir et qu'on pourra après travailler avec eux sur ce type de problématique.
Un collectif impliqué dans la vie politique locale
Créé il y a un peu plus d'un an, pour les dernières élections municipales, le collectif Foix en Commun.e (FEC) dit aujourd'hui ne pas vouloir se contenter de son rôle au conseil municipal où il compte deux élus. Avec cette campagne de mesures, il espère sensibiliser les habitants de Foix à leur environnement.
"L'intérêt, c'est d'avoir un outil qui puisse être utilisé par les citoyens, de donner ce pouvoir aux citoyens de faire de la collecte de données, que ce soit participatif" estime Loréna Hudbert, membre du collectif.
L'intérêt, c'est de pouvoir réfléchir ensemble et prendre conscience ensemble du taux de particules qu'il y a dans l'air, de l'évolution de la pollution. C'est ce qui me semble intéressant pour pouvoir sensibiliser les gens sur l'impact de la voiture.
Ces capteurs permettent de mesurer deux types de microparticules, d'un diamètre inférieur à 10 µm et d'un diamètre inférieur à 2,5 µm. Pour fonctionner, ils nécessitent d'être reliés à une prise électrique et de capter un réseau wifi. Toutes les données mesurées seront visibles en temps réel sur un réseau mondial alimenté par des contributeurs bénévoles.
Voir ici le reportage de François Ollier et Ayham Khalaf :