Ils étaient partis à pied le 9 avril de Pamiers, en Ariège, pour rejoindre l'Elysée. Ils voulaient "dénoncer la casse des services publics". Ils ont été reçus mardi soir "dans une annexe" du palais présidentiel par "deux conseillers d'Emmanuel Macron"
Un parcours d'un mois et 720 km.Sébastien Phalippou et Régis Rousse, qui travaillent à la SNCF dans un service chargé des caténaires, ainsi que Patrick Viac, cheminot retraité, avaient marché les derniers kilomètres dans la capitale accompagnés de dizaines de personnes venues les soutenir (près de 200 selon des participants), dont des militants de la CGT Cheminots et de SUD-Rail.
La police avait laissé passer les marcheurs
Ce cortège avait été bloqué près de l'Assemblée nationale par la police, qui avait laissé passer les trois marcheurs.
Aux conseillers du président Macron, "on a fait part de notre désaccord sur la réforme ferroviaire, la fermeture des petites lignes, l'ouverture à la concurrence", a précisé Sébastien Phalippou. Les cheminots ont aussi transmis des remarques recueillies pendant leur voyage, notamment sur "les retraites, les APL, les problèmes à l'hôpital, le monde rural abandonné" et privé de "tous les services publics", a-t-il détaillé.
Les deux conseillers "ont écouté, pris des notes et dit qu'ils allaient les transmettre au président"
Les marcheurs sont revenus à pied de l'Élysée jusqu'à une place proche de l'Assemblée où les attendaient une quarantaine de soutiens qui les ont acclamés à leur arrivée, a constaté une journaliste de l'AFP.
"C'est génial qu'ils aient été reçus. C'est une reconnaissance de ce qu'ils ont fait", a dit à l'AFP Marie-Pierre Rousse, épouse de l'un d'eux.
Accusant sur leur blog le gouvernement de mener "une politique pour les riches", les trois cheminots demandent "le retrait de (la) réforme antisociale" du système ferroviaire. "Luttons pour une société tournée vers l'humain et gardons à l'esprit qu'il faut relever la tête tous ensemble pour défendre nos biens communs", écrivent-ils.
Ils avaient envoyé une lettre au président Macron pour solliciter un rendez-vous afin de lui expliquer les raisons de leur marche.
Baptisant leur initiative "Marche ou Grève", ils ont également lancé une pétition de soutien à leur action, qui avait recueilli mardi après-midi plus de 4.700 signatures.
Les trois marcheurs doivent aussi être reçus mercredi à Paris par le député ariégeois Michel Larive (LFI).
Si l'"action citoyenne" des marcheurs a été décidée "spontanément" et n'est "pas marquée syndicalement", "les syndicats les ont beaucoup aidés à trouver des hébergeurs, à faire des caisses pour l'alimentation, les pansements", a souligné Mme Rousse.