Mardi 31 janvier, un éleveur de brebis a été condamné pour avoir tué deux vautours fauves. Il a écopé d'une amende et d'une interdiction de détenir une arme pendant trois ans. Les associations environnementales rapellent que l'espèce est protégée mais encore trop menacée.
En août 2022, deux vautours fauves sont retrouvés morts aux côtés d'une brebis, à Auzat, dans les Pyrénées ariégeoises. Mardi 31 janvier 2023, le tribunal correctionnel de Foix a condamné un éleveur de brebis pour les avoir tués. Il écope d'une amende de 3000 euros, dont 2000 euros avec sursis, et l'interdiction de détenir une arme pendant trois ans.
France Nature Environnement Midi-Pyrénées et le Comité Écologique Ariégeois ont "plaidé la nécessaire cohabitation de l’Homme avec cet oiseau protégé", selon le communiqué de presse de la FNE.
Une carabine retrouvée pendant la perquisition
Pendant l’enquête, l'éleveur, seul sur les lieux, a nié avoir entendu ou vu quoi que ce soit durant la période correspondant à la mort de ces deux oiseaux, retrouvés à proximité d’une brebis morte. Pendant la perquisition de la cabane pastorale, les enquêteurs ont retrouvé une carabine à lunette chargée présentant de la terre fraiche en bout de canon, un étui mouillé et des balles sorties. "Et puis, l'autopsie des vautours fauves a montré qu'il y avait bien des impacts de balle alors même que l'éleveur en question niait avoir une carabine", explique Hervé Hourcade, juriste FNE Midi-Pyrénées.
Pour Daniel Strub, administrateur de l’association le Comité Écologique Ariégeois, "ces agissements sont inacceptables et incompréhensibles quand on connaît les services éco-systémiques rendus par ce rapace. Espérons que cette condamnation puisse dissuader d’autres éventuels contrevenants de porter atteinte aux espèces protégées".
Le vautour fauve classé en "préoccupation mineure"
Le vautour fauve est l’un des grands rapaces emblématiques des Pyrénées et fait partie des espèces protégées depuis 1972. En se nourrissant des cadavres d’animaux, il joue un rôle majeur dans le fonctionnement de l’écosystème montagnard en assurant un équarrissage naturel, et en évitant la propagation de maladies parmi le bétail et la faune sauvage. "Cette espèce rend service à la nature et à l'Homme", souligne Hervé Hourcade.
Même si cette espèce est actuellement classée en "préoccupation mineure" sur le territoire national, la population des vautours reste très fragile pour diverses raisons : intoxication au plomb par les viscères de gibier laissé sur place, pâles d’éoliennes, mortalité due aux médicaments administrés aux animaux avant leur mort, ou encore la grippe aviaire qui a contaminé les vautours et a réduit le taux d’envol des jeunes de plus de la moitié en 2022.