C'est un espoir pour les Faucheurs volontaires de l'Ariège. Entendus au tribunal correctionnel de Foix ce jeudi après-midi, leur avocat en a appelé à la Cour de justice de l'Union européenne. Ils remettent en question la vente des produits à base de glyphosate.
Les faucheurs volontaires de l'Ariège ouvriront-ils une brêche ? C'est en tout cas leur espoir. Au tribunal correctionel de Foix, ce jeudi après-midi, leur avocat a déposé une question préjudicielle demandant à la Cour de justice de l'Union européenne de se prononcer sur la légalité de la mise sur le marché des herbicides à base de glyphosate. En attendant, leur procès est suspendu.
Pour justifier cette demande, l'avocat a mis en avant l'article 191 du traité du fonctionnement de l'Union européenne concernant le principe de précaution. "Il vise à garantir un niveau élevé de protection de l’environnement grâce des prises de décision préventives en cas de risque", résume le Parlement européen sur son site Internet.
Cinq témoins à la barre
Pour appuyer sa thèse comme quoi ces produits à base de glyphosate ne peuvent être mis sur le marché avec ce principe, les faucheurs de l'Ariège avaient fait appel à plusieurs témoins. Le professeur Gilles-Éric Séralini a notamment pu montrer comment le glyphosate portait atteinte à des rats de laboratoire. La membre d'une association argentine a aussi pu témoigner, à la barre, de la situation que rencontre dans son pays où on a abusé des herbicides à base de glyphosate. On y constate maintenant de plus en plus de cancers, de pathologiques neurologiques ou de maladies respiratoires.Qu'est ce qui vaut à 21 membres de l'association des Faucheurs de l'Ariège de se retrouver devant la justice ? Le 27 septembre 2016, ils avaient peint des dizaines de bidons d'herbicide contenant du glyphosate dans deux magasins de jardinage de l'agglomération de Pamiers. Ils avaient recommencé le 1er mars dernier dans un magasin de bricolage à Foix.
Si la Cour de justice de l'Union européenne revient sur cette autorisation de mise sur le marché, qui ne dépend que d'analyses transmis par les firmes elle-mêmes, les poursuites contre les faucheurs volontaires de l'Ariège devront être abandonnées. Ce serait une décision lourde de conséquences car la vente même des herbicides à base de glyphosate pourrait être remise en cause. La justice décidera si oui ou non la Cour de justice de l'Union européenne doit trancher la question. Le délibéré aura lieu le 12 octobre.
Vidéo : le reportage d'Olivier Faisolle et Pascal Dussol