Alors que les estives ont commencé, les éleveurs de l'Ariège sont inquiets, ils ont peur pour les bêtes en pâturages mais aussi pour les bergers et leurs chiens. Selon le réseau Ours Brun, 83 ours ont été recensés dans les Pyrénées en 2023, dont 74 dans les Pyrénées centrales.
L'inquiétude est à son comble chez les éleveurs de brebis dans le département de l'Ariège. Alors que les estives débutent en montagne, le spectre d'une attaque de l'ours ressurgit. Des mesures d'effarouchement ont pourtant été mises en place.
Obligés d'être 24h/24 avec les brebis
Daniel Delteil est éleveur ovin et bovin à Soula en Ariège. 187 de ses brebis sont parties ce dimanche 9 juin, direction les estives. Dans la même journée une brebis a été tuée et une agnelle blessée suite à une attaque, imputée à l'ours : "on arrive à un moment, où on ne peut plus passer un moment de partage en estive", témoigne Daniel.
"Nos bergers sont obligés d’être 24 heures sur 24 avec les brebis, ça devient compliqué et fatigant", rajoute-t-il. Pourtant, cette année, des mesures d'effarouchement existent. Elles sont destinées à faire peur aux ours et à les éloigner des troupeaux et des bergers.
"L'ours attaque quand même"
"Les ours sont là, ils arrivent, il y a les chiens de protection qui font un bouclier, les bergers qui sont là, les effaroucheurs de nuit qui sont là et l’ours attaque quand même", se plaint Daniel. "Il faudrait un effarouchement éducatif, qui fasse que la mère subisse un choc, qu’elle fuit et apprenne à ses petits de partir quand ils croisent un humain".
Eric Fournier a, lui, envoyé 236 brebis dans les montagnes. Sur son exploitation, le Président du groupement pastoral d'Arreau, ne garde que les mères et leurs petits. Dans les estives, 4 bergers veillent sur son troupeau. Ils sont accompagnés d'une dizaine de chiens.
"La montagne c'est notre outil de travail"
"Si on veut faire des produits de qualité propre, ça passe par la montagne, c’est notre outil de travail", explique Eric. "C’est un endroit, où nos animaux devraient être bien et on va finir par arrêter de nous-même, par peur des risques que l’on prend avec nos bergers".
La cohabitation entre l'ours et les éleveurs a toujours été compliquée dans le département de l'Ariège. Mais pour chaque bête tuée, les éleveurs peuvent demander une indemnisation. En 2023, 460 demandes ont été formulées. 404 dossiers ont été au final pris en charge financièrement par l'Etat.
Selon le réseau Ours Brun, 83 ours ont été recensés dans les Pyrénées en 2023, dont 74 dans les Pyrénées centrales.