Témoignage. "Je l'ai vu mourir" : le récit glaçant d'un père pour sauver son fils de 10 ans, mordu par une vipère

Publié le Mis à jour le Écrit par Aude Henry
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La randonnée de vacances a bien failli tourner au drame pour un jeune garçon de 10 ans. Parti avec son père en montagne en Ariège, Julien a été mordu par une vipère et réagit hyper violemment.

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"On s'est retrouvés seuls à environ 1800 mètres d'altitude." Patrick Albero et son fils Julien ont vécu l'enfer lors d'une randonnée dans la vallée d'Aston, en Ariège, vendredi 23 août 2024. "Ça a été compliqué... Quand on est seul, on est un peu désemparé, surtout avec un jeune garçon de 10 ans." C'est un père encore ému qui témoigne de ce qui est arrivé à son fils, mordu par une vipère, lors d'une escapade en montagne.

"Il a hurlé de douleur"

Père et fils s'accordent une pause vacances dans une vallée que Patrick Albero connaît parfaitement depuis qu'il est tout petit. Direction le lac de Fontargente. Au bout d'une heure et demie de marche, père et fils se posent pour un casse-croûte. "Mon fils a vu une grenouille dans un petit ruisseau. Il aime bien les animaux. Et dès qu'il a passé sa main, il s'est fait mordre au doigt."

"Ça a été très violent, très, très violent. Il a hurlé de douleur. Je suis arrivé de suite parce que j'étais à trois mètres de lui. Et quand j'ai vu les deux traces de crochets dans les doigts, j'ai compris que c'était une morsure de serpent, raconte Patrick Albero. Très vite, dans les 10 minutes qui ont suivi la morsure, j'ai compris que c'était une vipère parce que ça a gonflé. Et Julien est très frêle."

"Il n'en pouvait plus, il s'est roulé par terre, c'était un sale moment, poursuit le papa visiblement marqué par cette douloureuse expérience. J'ai essayé de le calmer, de l'apaiser, de lui mettre la main dans le ruisseau pour refroidir la plaie. Après, j'ai commencé à redescendre, mais son état a empiré très rapidement."

Après un quart d'heure de redescente, Patrick croise un autre randonneur. Ensemble, ils tentent les premiers gestes de secours face à une morsure de serpent. Mais Julien a les doigts trop petits pour utiliser l'Aspivenin. Le garçon commence à vomir, à "se vider".

"Je l'ai vu mourir"

Ce randonneur, Christophe, va l'aider à descendre Julien. "On avait une heure de descente quand même jusqu'à la voiture. Et pendant ce temps-là, bon, il commençait à perdre connaissance, à être inanimé, il vomissait... Je l'ai vu mourir, quoi."

Pas de réseau. Moment de panique. Y compris sur le parking du Pla de las Peyres. Le 112, le 114... Rien ne passe. Patrick saute dans la voiture, finit par joindre les pompiers qui lui donnent rendez-vous dans la caserne la plus proche. Premiers soins avant que le SAMU n'intervienne et ne la fasse hospitaliser à Foix, puis à Toulouse Purpan.

"Il avait de gros œdèmes au niveau de tout le bras. Sa main, on dirait une patate. C'est un truc de fou, Et il était totalement déshydraté." Vomissements, œdème, chute de tension, difficulté à respirer... Julien présente les symptômes d'une allergie au venin de serpent. C'est que l'on appelle, un choc anaphylactique qui, en l'absence de traitement d'urgence, peut comporter un risque vital.

Témoigner pour alerter

En randonnée dans la nature, "il faut rester attentif, vigilant. Sans arrêt, sans arrêt. Et garder en tête qu'on n'est pas dans notre habitat. C'est un habitat qui est sauvage, qui est plein d'animaux qui peuvent être potentiellement dangereux, mais qui ne sont pas agressifs, si on ne les dérange pas", tient à rappeler Patrick qui a maintes fois évoqué les dangers de la montagne avec son fils.

"Je fais la leçon souvent à mon fils, et justement, on en a parlé maintes fois, quand on partait en montagne. Ne pas mettre les mains dans un trou sans regarder. Être attentif un petit peu avant de s'asseoir quelque part, surtout en bord de ruisseau en montagne. C'est des bases que l'on oublie parce qu'on est en vacances et on pense à rien d'autre que le plaisir de profiter de la montagne. Mais il y a un danger potentiel qu'il ne faut pas ignorer. Sans verser dans la psychose."

Dans la voiture ce jour-là, alors qu'il est à demi conscient, Julien va d'ailleurs avoir ses mots, nous raconte son père. "Il m'a dit comme ça : ce n'est pas la faute du serpent. J'ai mis la main devant sa maison, c'est ma faute.

"L'esprit montagnard"

L'esprit de solidarité, l'entraide, c'est ce qui restera de cette très mauvaise expérience. "Voir mon fils dans un état pitoyable dans les bras de quelqu'un, je pense que les gens ont été plus sensibles encore. J'ai retrouvé l'esprit montagnard, de solidarité, témoigne Patrick Albero qui a tenu à remercier tous ceux qui l'ont aidé ce jour-là pour sauver son fils. C'étaient pas forcément des montagnards, c'étaient des personnes qui venaient justement de la ville, mais voilà, il y avait de l'empathie, il y avait de la sympathie, il y avait de l'assistance, de l'entraide et même, j'ai eu des petits mots des gens qui se sont arrêtés pour dire courage. Dans ces moments-là, c'est vrai qu'on en a besoin. Ça m'a donné un peu de punch pour continuer et redescendre au plus vite pour aller chercher les secours."

Aujourd'hui, Julien va bien. Et à la question de savoir s'il a eu la peur de sa vie, il glisse "oui, un peu quand même." Ce qui ne les empêchera, lui et son papa, de repartir en randonnée en montagne. En faisant encore plus attention cette fois.

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