Pyrénées. Un habitant croise un ours sur le chemin d'un village en Ariège, "on réapprend à vivre avec" selon un défenseur des plantigrades

Le phénomène se reproduit et il étonne toujours. Un ours a été aperçu dans le Couserans, sur la route de Salau (Ariège). Une photo de cette rencontre inédite a été prise; une habitante l'a postée sur son Facebook puis retirée suite à certains commentaires haineux. Son post sur les réseaux sociaux et les réactions prouvent que la présence de l'ours divise toujours.

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Un ours, visiblement adulte, proche d'un tournant, à quelques centaines de mètres du village voilà le spectacle découvert par une personne qui était dans le Couserans, exactement à Couflens (Ariège).

Un ours proche des habitations

Nous sommes à 200 mètres à peine du village. Certes, les habitants ne sont pas très nombreux dans ce secteur du Haut-Couserans mais on en croise. Et parfois, on voit aussi des ours.

Nous avons échangé avec la personne qui avait posté cette photo. Elle n'a pas souhaité en dire plus. Il faut dire que la centaine de commentaires postés après sa publication, avec l'art de la nuance qui caractérise souvent les réseaux sociaux, ne l'a pas incité à le faire. Ce dimanche, elle a même supprimé la publication Facebook. Ce déchaînement numérique est la preuve une fois de plus que la présence de l'ours irrite et divise. 

L'Ariège – et le Couserans en particulier - est le secteur pyrénéen français où l'ours est le plus présent. Certains avancent le chiffre de 70 plantigrades, une estimation que réfute Alain Reynes directeur de l'association Pays de l'Ours-Adet. "C'est difficile à quantifier car les ours ne restent pas tout le temps dans la même zone. On est en train de réapprendre à vivre avec les ours. Jadis jusqu'à l'an 1 000, ils étaient présents dans toutes les forêts de France. Ce n’est pas un animal montagnard mais il lui faut de l’espace, de la nourriture et de la tranquillité. La montagne est le seul endroit où il trouve ça mais il pourrait très bien vivre ailleurs comme c'est le cas dans d'autres pays."

L'information sur la présence d'un ours est devenue virale sur les réseaux sociaux car ce n'est pas la première fois que l'homme croise un ours sur son chemin.

Un autre ours sur une route pyrénéenne

Dans ce secteur des Pyrénées, les témoignages de personnes ayant vu l'ours se multiplient. En mai 2023, toujours dans l'Ariège, la présence de trace d'ours près du village de Lapège avait provoqué l'inquiétude de villageois et d'éleveurs.

LIRE AUSSI : Peur des riverains et des éleveurs après la découverte en Ariège d'empreintes d'ours à 200m des habitations

Le 28 août dernier, de l'autre côté de la frontière ariégeoise, des ouvriers espagnols roulent dans la région de l'Alt Àneu, dans la province de Lérida (Catalogne). Tout à coup, ils aperçoivent un ours. Ils ont réussi à saisir ce moment inattendu dans une vidéo. Le plantigrade a été aperçu à plusieurs reprises et des mesures d'effarouchement ont été prises.

Cet été, des élus de la Chambre de l’agriculture de l’Ariège avaient alerté sur une "situation catastrophique" dans le Couserans et demandaient aux autorités le déclenchement du protocole "ours à problème" comme cela se pratique côté espagnol.

LIRE AUSSI : VIDEO. Un ours en train de sprinter au beau milieu d'une route des Pyrénées, la rencontre surprenante

Quelles conclusions en tirer ?

De ce constat, peut-on en déduire que l'ours se rapproche géographiquement de l'homme ? Qu'il n'en a plus peur ? Qu'il ne vit plus seulement en haute montagne ?

"À la base, l'ours n'est pas un animal montagnard mais forestier. Il s’adapte à la montagne mais il peut descendre à 500m voire plus bas, plutôt au printemps. Par contre, sur ces zones de plus basse altitude, on trouve plutôt des jeunes qui essaient d’explorer des territoires différents des grands mâles pour éviter de se retrouver en concurrence et en danger. Les adultes restent en haut et ce sont les plus jeunes qui ont tendance à aller voir ailleurs."

Et le défenseur de l'ours de rappeler que sauf cas exceptionnel, l'ours n'attaque pas mais se défend parfois. "Voilà 30 ans qu'on nous dit que l'ours est un danger pour l'homme mais depuis sa réintroduction en 1996, il n'y a eu qu'un seul accident avec un chasseur qui a tiré sur une ourse." 

De quoi rassurer peut-être mais sans convaincre les personnes opposées à la présence de l'ours dans les Pyrénées.

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