L'article à lire (et les vidéos à voir) si tu ne comprends rien aux élections européennes

Les élections qui se déroulent le 26 mai prochain te paraissent compliquées ? Prends 5 minutes pour découvrir ici nos vidéos explicatives.

Parlement européen, commission européenne, conseil de l'Europe... Les différentes strates de gestion de l'Union Européenne peuvent facilement paraître absconses au simple citoyen européen que nous sommes, toi et moi. Enfin, surtout toi. 

Alors quand il va s'agir d'aller voter (le 26 mai prochain en ce qui concerne la France) pour élire les députés européens, il vaut mieux s'être un peu renseigné un peu avant. 

Voici en 5 points et autant de vidéos ce qu'il te faut savoir avant d'entrer, l'esprit léger et la main sûre, dans l'isoloir. 

1. Qui va-t-on élire ?

Du 23 au 26 mai, les électeurs européens vont élire leurs eurodéputés, ceux qui siègent au parlement. Ils y siègent dans des groupes politiques, en fonction de leur couleur politique et pas de leur nationalité. 

Pour avoir un groupe, il faut être au moins 25 eurodéputés de 7 pays différents. Tu suis ?

Actuellement, c'est le groupe de droite qui est le plus nombreux : le PPE regroupe 221 des 751 eurodéputés. 

En France, lors des élections européennes de 2014, le Front national avait remporté 24 des 74 sièges devant les Républicains (ex-UMP) avec 20 sièges et le Parti Socialiste 13. 
L'Allemagne, pays le plus peuplé compte le plus gros contingent, avec 96 eurodéputés. Malte et le Luxembourg n'en ont que 6 chacun. Logique non ? 

2. A quoi ça sert le parlement européen ?

Alors là, je vais te demander un peu de concentration. Les institutions européennes reposent sur trois piliers : le parlement, la commission européenne (en quelques sortes l'administration de l'Union) et le conseil européen (qui regroupe les Etats). 

Le parlement, où siègent les eurodéputés qui seront élus en mai, vote les lois, dans le jargon européen on appelle cela les "règlements et directives". Elles sont proposées par la commission mais le parlement les discute, les amendes, fait des propositions.

Là, il faut suivre parce qu'après, ça se complique.

Car au final, il faut l'accord du conseil, donc des Etats membres, pour que le texte soit adopté. On appelle cela la co-décision. Et c'est vrai, il faut l'admettre, ce n'est pas simple.

3. Que fait un eurodéputé ?

Si tu as bien suivi, tu dois répondre... Allez... "Il discute, amende et vote les textes proposés par la commission !". Bravo !

Elu pour 5 ans, il partage son temps de travail entre sa circonscription (là où il a été élu), Strasbourg pour les réunions plénières et Bruxelles pour les réunions en commissions. 

Pas besoin d'être polyglotte, même si ça peut aider : les travaux sont traduits dans les 24 langues de l'Union. Ça en fait des interprêtes dis donc !

Côté finances, un eurodéputé touche 6 600 euros nets par mois, auxquels s'ajoutent 4300 euros de frais et une enveloppe pour rémunérer ses assistants parlementaires. 
Sache également, citoyen européen qui se documente ici avant d'aller voter, que malgré l'obligation de présenter des listes "chabada", totalement paritaires, on ne compte encore que 36 % de femmes parmi les eurodéputés, ce qui est quand même beaucoup mieux qu'en 1979, où elles n'étaient que 15%.

4. A-t-on un exemple du travail des députés ?

Bah oui, sinon je ne sers pas à grand chose ! Dans la législature qui s'achève, les eurodéputés ont notamment adopté des textes qui font progresser la protection du citoyen européen que tu es mais aussi de l'environnement. 
  • l'interdiction progressive en 5 ans du glyphosate quand la commission européenne proposait 10 ans.
  • l'interdiction du plastique jetable (couverts, pailles, cotons tiges, etc) d'ici 2021
  • la RGPD... Tu ne sais pas de quoi il s'agit ? C'est le "règlement général de protection des données", ce qui renforce, au sein de l'UE, les données personnelles que tu peux livrer, souvent inconsciemment, aux entreprises sur le net. 
Bon alors bien-sûr, comme je sais que tu es tâtillon, je précise que certains textes adoptés par le parlement sont bloqués par le conseil, donc les Etats. On parle ici : 
  • de la réforme de la lutte contre l'évasion fiscale (ACCIS) que les Etats, dans ce domaine, doivent adopter à l'unanimité ce qui bloque le texte.
  • du plan européen de répartition des migrants. 

5. Quel est le mode de scrutin ?

C'est une élection à un seul tour. Tu te rends aux urnes le dimanche 26 mai (tu souhaites ensuite une bonne fête à ta maman, car c'est le même jour, bon moyen de ne pas oublier) et tu attends le soir que les médias te donnent les résultats. Pas besoin de revenir aux urnes le dimanche suivant (ça tombe bien j'ai un repas de famille !).

Les sièges sont attribués à la proportionnelle à la plus forte moyenne entre les listes qui ont atteint 5 % des suffrages exprimés. 

Nouveauté cette année, contrairement à 2014, en France, on vote pour une liste nationale, plus pour des listes dans des grandes circonscriptions régionales. 

Peuvent voter les Français inscrits sur les listes électorales ou les ressortissants de l'Union européenne qui résident en France. Enfin, ton neveu Kévin qui vient d'avoir 18 ans en 2019 peut s'inscrire jusqu'au 16 mai. 

Bonus : et le Brexit dans tout ça ? 

On n'avait pas dit 5 questions ? Bah voilà, la question bonus que tu poses, forcément, c'est la question piège.

En fait, tout était prévu pour ses élections européennes sans le Royaume-Uni, censé, à cette date du 26 mai, avoir coupé les ponts (sans toutefois reboucher le tunnel sous la manche !). 

Les Britanniques avaient 76 eurodéputés. On les a repris avec cette double idée : on en profite pour réduire le nombre global de députés européens et on répartit le reste entre plusieurs pays : youpi, la France en récupère 5, passant de 74 à 79 eurodéputés !

Sauf que patatras, ça se complique ! Avec le report du Brexit, il existe deux scénarios : 
  • si Theresa May, premier ministre britannique, trouve une majorité au parlement pour son accord de sortie de l'UE avant le 22 mai, on ne change rien à ce qui était prévu. 
  • sinon, les Britanniques devront voter, le 23 mai, et élire leurs députés. Il faudra bien alors leur rendre les sièges d'eurodéputés que l'on avait prévu de leur retirer. Sérieux, ça promet une belle pagaille !
Bon, restons en là car je sens que tu as encore plein de questions-pièges. L'essentiel, c'est que tu as pu trouver ici les réponses à tes questions sur ce scrutin. 

Si ta famille, tes amis, tes voisins ou ton cousin Kévin se pose les mêmes, n'hésite pas à leur faire lire cet article !
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