La gendarmerie enquête
Dans un communiqué diffusé hier, la préfète de l'Aude "condamne avec la plus grande fermeté la violence de ces actes" et exprime aux familles victimes de ces dégradations toute son empathie. Une réaction à la mesure de l'émoi suscité dans la commune de Lézignan-Corbières par ce vandalisme à répétition.Tous les moyens des services de l'Etat sont mis en œuvre pour identifier, interpeller et condamner les auteurs de ces actes inacceptables qui portent atteinte aux principes fondamentaux de respect et de dignité de la personne humaine.
3 dépradations depuis le 14 juillet
La première a eu lieu le 15 juillet et la seconde le 24 juillet. 3 jours plus tard, les Lézignanais ont eu la mauvaise surprise de découvrir que leur cimetière a de nouveau été la cible de vandales.Cette fois, du mobilier funéraire a été volé... Des plaques, des vases, des croix et des crucifix ont disparu et d'autres ont été déplacés pour reconstituer des tombes ailleurs. Enfin la gendarmerie a dénombré plusieurs tentatives d'effraction sur des caveaux, qui n'ont finalement pas été ouverts. Le cimetière a été fermé lundi pour permettre aux enquêteurs d'effectuer des relevés.
Des exactions à répétition depuis 10 ans dans les cimetières alentours
Il y a les profanations signées par des tags racistes. Gruissan, sur la côte narbonnaise, en a fait les frais récemment. Une autre profanation à grande échelle avait ému les Audois en 2011. C'était alors les tombes du carré musulman du cimetière Saint-Michel, à Carcassonne qui avaient été saccagées.
En 2012, cérémonie au cimetière Saint-Michel de Carcassonne en réaction à la profanation des tombes.
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© Max PPP/Nathalie Amen Vals
Mais dans les villages à l'est de Carcassonne, des actes de vandalisme non ciblés se multiplient aussi depuis quelques années, à tel point qu'on peut se demander s'il n'y a pas dans le secteur une ou plusieurs personnes particulièrement malveillantes.
Capendu, à 17 km de Lézignan-Corbières, en a fait les frais en 2017. Un caveau y a été profané et deux crânes et différents ossements retrouvés hors du cimetière. Un SDF d'une quarantaine d'années, dont la brigade scientifique a retrouvé l'ADN sur place, a alors été suspecté.

A Capendu, les investigations de la brigade scientifique après la profanation d'un caveau en 2017.
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© MaxPPP/Nathalie Amen Vals
Deux ans plus tôt, en 2015, c'est Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, à 16 kilomètres de Lézignan-Corbières, qui a retrouvé 13 de ses stèles détruites.
Enfin, en remontant encore le temps, à Villedaigne, situé à 9 kilomètres de Lézignan-Corbières, la profanation d'une tombe en 2011 avait suscité, elle aussi, beaucoup d'émotion. Les plaques qui surplombaient la tombe d'un jeune homme mort dans un accident de voiture avaient été totalement détruites, après une première dégradation un an plus tôt de la même tombe.