A Narbonne dans l'Aude se tient actuellement un camp international d'été antinucléaire. L'occasion pour les militants de se retrouver et d'échanger, mais aussi d'aller à la rencontre des vacanciers pour tenter de les "réveiller".
Des opposants au nucléaire venus du monde entier sont en ce moment réunis dans le Narbonnais pour un camp d’été, depuis le lundi 6 août et jusqu’au dimanche 12 août.
Ce rassemblement vise à permettre les échanges internationaux entre militants, à favoriser le partage de savoirs et d’expériences. Il est aussi l’occasion d’organiser des actions concrètes, comme cette journée de sensibilisation menée à Narbonne-Plage dans la semaine, auprès des vacanciers :
"Il faut réveiller un peu la population, constate Ute Mëssner, venue d’Allemagne, parce qu'il y a des gens qui disent ‘tout va bien se passer’, mais on pourrait tuer toute la population de la terre et détruire la seule planète qu'on a avec les armes nucléaires."
Traité d'interdiction
Les militants souhaitent l’interdiction totale de l’utilisation et même de la possession d’armes nucléaires dans le monde entier. Un traité d’interdiction, le TIAN, a déjà été approuvé en 2017 par 122 pays à l’ONU. Sur le site du collectif Sortir du nucléaire, une pétition adressée à Emmanuel Macron lui demande de signer ce traité : "la France fait un total blocage", déplore Didier Latorre, porte-parole de l'action anti-nucléaire de Narbonne. La France a rejeté l'année dernière un texte qui "méprise clairement les réalités de l’environnement sécuritaire international", parmi lesquelles la menace représentée par la Corée du Nord.
Le lieu du camp d’été n’a pas été choisi au hasard : près de Narbonne, l’usine de Malvesi du groupe Areva traite de l’uranium brut pour le transformer en tétrafluorure d’uranium.
La date non plus n’est pas anodine : elle coïncide avec les commémorations du largage des premières bombes atomiques, sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Entre 155.000 et 250.000 personnes ont péri ces jours-là.