C'est probablement son plus beau cadeau de Noël. Leila, la jeune iranienne interpellée en novembre à Carcassonne (Aude) et placée en centre de rétention à Cornebarrieu (Haute-Garonne), a atterri ce dimanche matin à Dublin en Irlande. Elle a pu rejoindre sa famille réfugiée dans le Pays.
C'est un moment que Leila n'est pas prête d'oublier. En ce 25 décembre, jour de Noël, la jeune femme iranienne menacée il y a encore quelques semaines d'être renvoyée dans son pays, a pu rejoindre L'Irlande et sa famille réfugiée dans ce pays.
Arrêtée et placée en rétention
La jeune femme, âgée d'une trentaine d'années avait fuit la répression dans son pays. Elle a rejoint la Turquie par camion, puis l'Italie et enfin la France. Le 4 novembre 2022, elle est contrôlée par les douanes à Carcassonne dans l'Aude. Elle voyage avec un faux passeport. Sans ressources, sans attaches familiales en France et n'ayant pas sollicité l'asile sur le territoire, elle fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Elle est conduite au centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu, en Haute-Garonne, et menacée d'être renvoyée dans son pays. .
Fuite vers l'Espagne
48 heures après l'arrivée de Leila au CRA de Cornebarrieu, un juge des libertés la libère, "à la suite d'un vice de procédure" selon la préfecture de l'Aude.
Elle est prise en charge par l'association "Le Cercle des voisins". La jeune iranienne est accueillie par une compatriote et sa fille ayant fui elles aussi l'Iran.
Mais Leila est toujours sous le coup d'un obligation de quitter le territoire. La préfecture de l'Aude a refusé de la lever. Qu'à cela ne tienne, le 20 novembre, l'association lui prend un billet direction l'Espagne : "elle a passé la frontière sans embûche", explique Alain Cwiklinski de l'association Le Cercle des voisins." Nous n'avions pas de nouvelles jusqu'à ce matin. Elle a du recueillir une somme folle (environ 15 000 euros) et faire une nouvelle fois appel a des passeurs pour enfin rejoindre l'Irlande".
Un vol vers Dublin
Ce dimanche 25 décembre, jour de Noël, Leila a embarqué à bord d'un vol direction Dublin, avec probablement un nouveau faux passeport. Elle a pu y retrouver en fin de matinée sa belle-famille déjà réfugiée en Irlande.
"Je suis très heureux pour elle" nous confie Alain Cwiklinski. "Elle va pouvoir faire une demande d'asile et faire venir d'Iran son mari et ses enfants par une voie officielle." Mais il reste très en colère contre la France qui "a laissé Leila une nouvelle fois sur les routes de la migration et dans les griffes des passeurs, alors qu'elle aurait pu régler cette affaire en 15 jours."
Malgré ces presque 2 mois de menaces et d'errance, Leila a reçu un beau cadeau de Noël ce dimanche. Elle est désormais libre et en famille. Loin de la répression meurtrière qui continue de sévir en Iran.