Le tout nouveau syndicat des éleveurs de l'Aude (Selpa) a été reçu à la préfecture de l'Aude mardi 3 septembre 2024. Leur objectif : alerter le gouvernement sur la menace de la fièvre catarrhale qui pèse sur leurs troupeaux et leur équilibre économique.
Dans l'Aude, depuis juin 2024, la fièvre catarrhale aurait causé la mort de 18 % des ovins. Chez les éleveurs bovins, c'est le même son de cloche, cette maladie animale dévaste les troupeaux. Du jamais vu selon les vétérinaires du département.
Mesures d'accompagnement des éleveurs
Mardi 3 septembre 2024, les représentants du tout nouveau syndicat des éleveurs de l'Aude (Selpa) ont été reçus par le préfet audois pour demander des aides financières. Face à la flambée de ces épidémies, le gouvernement avait annoncé une batterie de mesures en termes de vaccination, mais sans satisfaire les syndicats agricoles.
Communiqué 📢 | Maladies animales vectorielles : de nouvelles mesures pour accompagner les éleveurs et lutter contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE) ⤵️https://t.co/z4etNomyUL
— Ministère Agriculture et Souveraineté alimentaire (@Agri_Gouv) August 30, 2024
Diagnostic des vétérinaires
"On regarde les muqueuses de la bouche, l'état de la langue et la présence éventuelle d'aphtes", explique le vétérinaire Stéphane Sahun en auscultant une vache gasconne.
Verdict : heureusement pour cette dernière elle est saine. Mais ce n'est pas le cas de nombreux ovins et bovins des élevages de l'Aude qui, depuis le mois de juin sont touchés par la fièvre catarrhale.
Pour nous qui sommes les vétérinaires de cette zone-là depuis 20 à 30 ans, les quantités de médicaments qui sont consommés depuis le mois de juin sont sans aucune comparaison avec ce qu'on a déjà vécu avant. Donc l'impact économique sur les exploitations va être très important.
Stéphane Sahun - Vétérinaire sanitaire
Accuser le coup
Chez les éleveurs, le moral est au plus bas, c'est une difficulté supplémentaire qui se présente à eux.
D'arriver tous les matins devant son troupeau et de se retrouver avec deux ou trois brebis malades, qui finissent même après deux trois traitements par mourir, c'est énorme, imaginez un petit peu ce que ça peut donner.
Thimoléon Resneau - président du syndicat des éleveurs et paysans de l'Aude (Selpa)
La catastrophe n'épargne personne dans une région où les exploitations ont déjà du mal à survivre.
Pour prendre comme exemple ma commune, sur les douze exploitations, tout le monde est touché.
Philippe Lacombe - éleveur et maire de Bouisse
Impact sur la fertilité et l'économie
"Des éleveurs bovins qui se retrouvent avec des animaux qui ne mangent plus, qui maigrissent de deux cents kilos, qui se retrouvent à avorter ensuite, imaginer un petit peu ce que ça peut donner", Thimoléon Resneau - président du syndicat des éleveurs et paysans de l'Aude (SELPA).
L'épidémie de la fièvre catarrhale décime les troupeaux de brebis mais elle impacte aussi la fertilité des bovins, comme l'explique Théo Tailhan, éleveur à Villardebelle.
Pour les vaches aujourd'hui on ne sait pas, peut-être qu'il n'y en a qu'une qui va avorter et si c'est dix ou douze, les veaux ne se vendront.
Théo Tailhan - éleveur
Mais aux pertes d'animaux s'ajoutent aussi les frais liés à la vaccination, aux traitements antibiotiques etc... Alors pour ces raisons le syndicat des éleveurs et paysans de l'Aude demande une aide de l'État, il sera entendu ce mercredi 4 septembre par la Direction départementale des territoires et de la mer.