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VIDEO. Documentaire "Comme un chien en cage" : la médiation canine pour venir en aide aux blessés de guerre

Il y a trois ans, l’armée de terre française donne son accord pour expérimenter un programme de médiation canine pour soutenir les militaires victimes de différents traumatismes. L’idée étant de s’appuyer sur le lien fort qui existe entre l’homme et l’animal, afin de rassembler et resocialiser deux êtres marqués par les épreuves de la vie.

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Depuis trois ans, l'armée française a mis en place un programme de médiation canine pour soutenir les militaires victimes du syndrome post-traumatique. Or, plutôt que de former des chiens d’élevage militaire, ce qui se pratique déjà aux États-Unis ou en Allemagne, elle décide de s'appuyer sur des chiens de refuge, abandonnés ou victimes de maltraitance. L'objectif étant de rassembler deux "gueules cassées", l'homme et l'animal, sur le chemin de la résilience.

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Les militaires victimes du syndrome post-traumatique se retrouvent lors d'un stage de médiation canine organisée par l'armée de terre pour venir en aide aux blessés psychiques de guerre. L'accompagnement et le dressage du chien sont au centre des préoccupations des éducateurs canins. ©France Télévisions/ Chuck productions

Une médiation canine initiée par l'armée française

Ce programme de réinsertion a été créé par l’armée de terre dans le cadre du projet "Arion" qui s'appuie sur la médiation canine pour accompagner les militaires français qui ont vécu sur le terrain, des expériences d'une extrême violence. Le dispositif est encadré par Christophe Blanchard, docteur en sociologie, anthropologue, maitre de conférence à l'université Paris XIII et expert de référence dans l’intermédiation canine en France.

Le chien re-rythme en terme de temporalité et rattache à des choses très concrètes. Sa présence, socialement, la chronobiologie, le rythme etc. ça fait partie du mieux être des personnes.

Christophe Blanchard, Dr en sociologie

Tout au long de leur parcours de reconstruction, les militaires en difficultés sont suivis par la cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (CABAT) rejointe celle de la marine (CABAM) qui a également adhéré à l'opération de médiation canine.

Un refuge de Carcassonne au cœur du dispositif 

Le cœur du dispositif se passe à Berriac dans l’Aude, près de Carcassonne. Un lieu où est implantée la SCPA (Société carcassonnaise de protection animale), qui recueille des centaines de chiens abandonnés, que très souvent plus personne ne veut, car jugés trop agressifs. 

L’un des soignants et éducateur, Vincent Roucoules, est un ancien militaire, lui aussi, blessé de guerre. C’est grâce à l’animal et donc, aux chiens, qu’il a pu remonter la pente et enfin sortir du tunnel dans lequel ses traumatismes l’avaient enfermé. 

Après plusieurs formations, l'éducateur canin est devenu comportementaliste et expert dans le dressage des chiens. Aujourd’hui, il consacre son temps à les sauver, travaillant à améliorer leurs comportements, les rendant éligibles à l’adoption.

Son expérience de traumatisé de guerre et d’expert avec l’animal est une référence pour assurer le succès et la pérennité de ce programme de réinsertion. 

Un chien en soutien aux traumatisés de guerre

Dans son documentaire, le réalisateur Jérôme Sesquin, nous emmène en immersion à la rencontre de ces militaires, en grande détresse psychologique. Nous les suivons faire leurs premiers pas avec leurs nouveaux compagnons à quatre pattes. 

"On a une connexion" affirme le quartier-maître Claude, militaire de la marine, en parlant du chien syndelle, une jeune berger allemand qui lui a été attribuée. "Syndelle était une chienne très craintive. Si c’est elle que tu choisis, elle va avoir besoin de toi, autant que tu vas avoir besoin d’elle" lui explique l’éducateur.

Plus loin, Loïc, infirmier militaire à l’hôpital des armées, peine à se faire obéir par Darki, un solide dogue argentin, tout feu tout flamme. "Ce sont des chiens qui étaient en contact avec des taureaux. Il y a toujours un rapport de force (…) Il faut qu’il apprenne à se maitriser, et là, il te demande aussi de l’aide" explique l’éducateur. "Il y a plein de choses sur lesquelles on se ressemble, dans la difficulter à canaliser nos émotions et notre concentration" rajoute le militaire, acquiesçant un sourire.

Mais, parviendront-ils à faire route ensemble ?

Dans le cadre du stage, Cristopher, militaire et traumatisé de guerre, revient apporter son témoignage de ses un an de vie avec son chien Ruby. Il a participé avec succès, au même protocole de médiation canine lors d'une précédente session. "Depuis 2022, je vais beaucoup mieux" raconte-t-il au groupe. L’homme ne parlait plus et vivait reclus. "Elle me sort de plusieurs années de léthargie" rajoute-t-il, tout en caressant l’animal.

Des échanges et rencontres qui permettent aussi de créer des liens, réconforter et redonner espoir et confiance aux hommes blessés "ça permet de parler avec d'autres blessés et on se comprend, même si l’on n’a pas les mêmes blessures" précise Claude. 

Cinq sessions de formation composent le programme. Pendant six mois, les militaires seront formés, accompagnés, individuellement et collectivement, du camp d’entrainement, aux promenades en public, jusqu’à leur domicile où ils recevront la visite du maitre-chien avant la dernière étape consacrée à l’adoption de l’animal.

"Comme un chien en cage", un film de Jérôme Sesquin à voir le jeudi 11 mai 2023 à 22h50.

Une coproduction France 3 Occitanie / Chuck Productions

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