Les châteaux cathares de l'Aude attirent 400.000 visiteurs par an, mais pourraient bénéficier de l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, qui avait fait bondir le nombre de touristes à Carcassonne. Le département espère une réponse à cette demande d'ici cinq ans.
Le département de l’Aude veut mettre en valeur ses "citadelles du vertige", surnom donné aux châteaux cathares qui émaillent les hauteurs du territoire.
Car ces forteresses n’attirent que 400.000 visiteurs chaque année, contre 2,5 millions pour la Cité de Carcassonne toute proche. Pour donner un coup de pouce à la fréquentation de ces sites, l’Aude demande donc le classement au patrimoine mondial de l’Unesco de six châteaux.
L'Unesco, c'est le label d'excellence qui permet d'entrer dans la cour des grands. Ça pourrait générer 20 à 30% de visiteurs en plus", a expliqué Sébastien Pla, directeur de l'Agence de développement touristique de l'Aude.
De fait, Carcassonne a vu le nombre de ses visiteurs bondir de 30% après son inscription en 1997.
Au printemps, sept châteaux médiévaux ont été sélectionnés par un comité scientifique local. Le degré de préservation des sites a été un critère déterminant. Les forteresses pressenties sont donc Montségur en Ariège et six châteaux de l’Aude : Peyrepertuse, Quéribus, Puylaurens, Aguilar, Lastours et Termes.
Un classement dans 5 ans ?
Le parcours risque d’être long pour les "citadelles du vertige". Le dossier de demande est d’abord arrivé en juin sur le bureau du Comité national des biens français, qui fera une recommandation au gouvernement sur une inscription ou non sur la "liste indicative nationale" française, actuellement constituée de 35 projets.
Puis Paris puisera dans cette liste pour proposer un maximum de deux noms par an à l'Unesco, qui décrète ou rejette le classement.
Au mieux, nous serons classés dans quatre ou cinq ans. C'est un engagement de longue haleine", reconnaît André Viola. Le président socialiste du Conseil départemental évalue à "50-50" les chances d'un succès.
L’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco permettrait en outre de dynamiser une zone rurale, peu peuplée et en difficulté, selon André Viola.