C'est la préfecture de l'Aude qui l'affirme. Suite à la vidéo des abattoirs de Narbonne largement diffusée sur les réseaux sociaux, aucune anomalie n'a été constatée dans cet établissement agréé pour l'abattage qui "garantit le respect de la protection animale conformément à la réglementation".
Au lendemain de la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo qui aurait été filmée dans les abattoirs de Narbonne
par une association qui dénonce la maltraitance animale, la préfecture de l'Aude réagit et relativise la violence des images.
Ainsi d'après le communiqué de presse, les services de l'Etat constatent 3 points principaux:
- La vidéo ne permet pas de mettre en évidence une reprise de conscience des animaux.
- les opérations de préparation de la carcasse sont effectuées sur des animaux morts conformément à la réglementation.
- les deux opérateurs qui apparaissent sur la vidéo sont habilités pour l'abattage.
Un abattage conforme à la législation
La préfecture de l'Aude rappelle que "l'abattoir de Narbonne est un établissement agréé pour l'abattage qui applique des procédures garantissant le respect de la protection animale conformément à la réglementation.
A cette fin, les services vétérinaires d'inspection de la DDCSPP placés sous l’autorité du préfet effectuent chaque
jour sur les différentes étapes d'abattage des vérifications avec une attention particulière à la bientraitance
animale. Pour l’heure, les services vétérinaires n'ont pas constaté d'anomalies dans l’application des pratiques".
Reste que les services préfectoraux promettent d'être particulièrement attentifs sur les pratiques de cet abattoir ! "j’ai demandé aux services vétérinaires d’être vigilants sur les pratiques de cet abattoir et de veiller à ce que toute attitude ou action non conforme à la réglementation fasse l’objet d’un procès-verbal" conclut le communiqué.
La Confédération paysanne sceptique sur des mauvaises pratiques
De son côté, le syndicat agricole met en garde contre des images choc diffusés par les antispecistes :
"Les images prises dans l'abattoir de Narbonne ne permettent pas d'affirmer d'emblée qu'il y a acte de cruauté, attendons l'analyse de la DDCSPP avant de réagir sur cette question" et la Confédération paysanne d'aller plus loin :
"Le problème principal de la mise à mort dans les abattoirs est la cadence imposée aux ouvriers et l'absence de formation digne de ce nom. Le métier d'abatteur n'existe pas".
Enfin pour le syndicat, l'initiative de faire le buzz avec la complicité du youtuber Rémi Gaillard est ridicule puisque l'abattoir de Narbonne est fermé depuis plusieurs jours pour liquidation judiciaire.
Pour la directrice de l'abattoir, les animaux filmés sont vraiment morts
Confrontée à la vidéo mise en ligne sur les conditions de travail de l'abattoir de Narbonne, Myriam Patrice, la directrice de l'établissement affirme à nos confrères de l'Indépendant qu'il n'y a aucune reprise de conscience des animaux.
Selon elle, ces images sont exploitées de manière à provoquer un choc sur le spectateur car ils croit voir bouger l'animal mais en réalité ce n'est qu'un reflexe nerveux : "L'animal est abattu par une balle tirée par un pistolet automatique, le "matador" explique la directrice de l'abattoir de Narbonne. "C'est un dispositif d'étourdissement irréversible sur le cortex et le tronc cérébral. Les mouvements sont dûs aux réactions des nerfs, comme lorsque vous coupez la tête d'un canard, et que vous voyez l'animal bouger encore quelques minutes. Il n'y a aucune reprise de conscience".
Un acte de malveillance?
Et Myriam Patrice va plus loin. Selon elle, cette diffusion aujourd'hui d'images filmées en septembre 2018 ne peut être une coïncidence, alors que l'abattoir doit aller devant le tribunal de commerce mardi prochain, pour une liquidation judiciaire demandée par l'établissement. "Nous avons reçu mardi une lettre de notre principal usager nous informant qu'il cessait de travailler avec nous. Il faut savoir qu'il représente 98 % de notre activité" précise la directrice de l'abattoir de Narbonne. D'après elle, l'abattoir vraisemblablement placé dans les jours prochains en liquidation judiciaire sera fermé et les 13 opérateurs mis au chômage.