Une bouée de Port-la-Nouvelle et une quarantaine d'autres objets ayant servi aux stations de sauvetage d'Occitanie sont en vente sur internet. Objectif pour la Société nationale de sauvetage en mer : entretenir ses bateaux grâce à ces accessoires marins au passé héroïque.
Ce sont les anges-gardiens des naufragés en mer. L'an dernier, la SNSM a sauvé 16 000 personnes sur tout le littoral français. Pourtant les sauveteurs ne sont que très peu aidés par l'Etat et les collectivités locales. La Société nationale de sauvetage en mer est financée à 80% par des dons. Et avec la pandémie de coronavirus, difficile d'organiser les sorties en mer et autres visites qui permettent d'habitude de les collecter. Alors les sauveteurs bénévoles ont mis en vente sur le Bon coin des objets provenant de chaque station de sauvetage en France... Des objets avec une histoire, comme la bouée de Port-la-Nouvelle.
Les sauveteurs de Port-la-Nouvelle sur le pont
" Vous êtes très vigilants. Deux à babord, deux à tribord, vous prenez les jumelles...il y a une personne à l'eau à récupérer". Quand les sauveteurs de Port-la-Nouvelle prennent la mer ce dimanche, c'est un membre de l'équipage qui joue la naufragée.
Une à deux fois par mois, la SNSM de Port-La Nouvelle sort s'entraîner. Un exercice indispensable pour que l'équipage garde ses bons réflexes. Ici tous sont bénévoles, le secours aux personnes est gratuit mais l'entretien du bateau coûte cher.
Le sauvetage est gratuit mais a un prix
Pour la vedette, on en a pour 25 000 à 30 000 euros par an, au minimum...l''entretien du matériel, des moteurs, du bateau...donc effectivement on manque cruellement de fonds!
Pour se financer, la Société nationale de sauvetage en mer a passé des annonces sur un site de vente en ligne pour vendre des objets emblématiques des différentes stations.
La vedette de Port-la-Nouvelle a donné une bouée, mais pas n'importe laquelle...
Des objets qui ont sauvé des vies
Sur l'annonce pour la bouée de Port-la-Nouvelle, un petit texte est rédigé. La bouée y raconte la mission qu'elle a accomplie:
Patrick, le patron de l'équipage, m'attrape, moi la bouée et me lance vers la jeune femme pour lui venir en aide. Jamais quelqu'un ne m'avait serré aussi fort!
"La bouée, on s'en est servi pour une kitesurfeuse qui était vraiment en début d'hypothermie et très fatiguée" se souvient Patrick Massol, le patron de la vedette. "Elle a pu s'agripper, se mettre dedans et ça l'a aidée à sortir."
La bouée est d'ores et déjà vendue et l'autre objet de Port-la-Nouvelle, une ligne de vie qui permet d'évoluer sur le bateau par gros temps, est déjà réservé. Mais il reste des bottes, des jumelles, des radios... Une quarantaine d'objets, prétexte à une grande collecte de fonds...pour tenter de redresser la barre et continuer à sauver des vies.
Reportage à Port-la-Nouvelle de Carine Alazet et Jean-Michel Escafre.