Dans l'Aude, le 6 octobre dernier, un accident de bus a fait un mort et dix-sept blessés. C'est le deuxième en moins d'un mois attribué à FlixBus. Leader du marché de transport routier des passagers, la compagnie est aujourd'hui pointée du doigt par les syndicats.
Trente-trois blessés dont quatre graves dans le nord sur l’A1 ce dimanche 3 novembre. Un mort et dix-sept blessés sur l’A61 dans l’Aude le 6 octobre dernier. C’est le bilan des deux derniers accidents de la compagnie Flixbus. Deux en moins d'un mois.
Conditions de travail difficiles
Alors face à cette situation, les syndicats ont réagi, ils pointent du doigt des failles au sein de la sécurité.
Manque de personnel, non-respect des temps de pause, pression pour effectuer plus de trajets : les conducteurs, contactés par téléphone dénoncent des conditions de travail difficiles.
"C'est évident qu'il y a un manque de personnel. Il y aujourd'hui une pénurie de chauffeurs qui fait que les repos obligatoires ne sont pas forcément respectés", confie l'un d'entre eux.
Pourtant leader du transport de passagers, la compagnie est aujourd’hui en mauvaise posture. Ces conditions de travail sont imposées par une concurrence rude. Aujourd’hui Flixbus est concurrencé par BlaBlaBus, anciennement OuiBus. Proposer des tarifs attractifs devient donc primordial. Dans la tourmente, la compagnie se veut, elle, rassurante :
Le car reste le mode de transport routier le plus sûr, ce sont les statistiques de la sécurité routière qui l'affirment, maintenant le risque 0 n'existe pas. On a transporté 20 millions de personnes depuis 4 ans, explique Raphaël Daniel, porte-parole de FlixBus.
650 000 passagers transportés en Occitanie
La compagnie est arrivée en France en 2015 grâce à la loi dite "Macron". Elle a mis fin au monopole public sur le transport de voyageurs sur de longues distances, libéralisant ainsi le marché des lignes nationales de bus. Depuis, la compagnie aux bus verts ne cesse de se développer.
Et l’Occitanie est un territoire-clé de cette expansion. En 2017, dans notre région, 650 000 passagers ont été transportés, ce qui représente une hausse de 60% par rapport à 2016.
Et ce mois-ci la coupure de la ligne SNCF entre Montpellier, Toulouse et l’Espagne a profité à la compagnie. Elle a dû mettre en place de nouveaux trajets pour répondre à la demande grandissante.
Quoi qu'il en soit, il faudra attendre les résultats des deux enquêtes qui ont été lancées suite à ces accidents pour en comprendre les causes et savoir si la règlementation imposée à ces compagnies de transport routier low-cost, est bien respectée.