Syndicat de l'éducation nationale en Occitanie, le SNAPEN a porté plainte pour diffamation mardi contre Amélie Oudéa-Castéra, après les propos polémiques tenus par la nouvelle ministre de l'éducation au sujet de l'absentéisme des professeurs dans le public. Réaction de Gérard Lenfant, président du SNAPEN et professeur à Narbonne.
"Je ne comprends pas pourquoi les autres ne le font pas", s'insurge Gérard Lenfant. "On est une petite structure avec de petits moyens, mais les seuls à essayer de restaurer le respect qu'on nous doit".
Président du (SNAPEN) - un syndicat qui représente le personnel de la fonction publique dans les académies de Toulouse et Montpellier depuis 2012 -, son organisation vient de porter plainte pour diffamation contre Amélie Oudéa-Castéra, après les propos polémiques tenus par cette dernière.
Pour justifier la scolarisation de ses enfants dans le privé, face caméra et à peine nommée, la ministre de l'Éducation nationale a exprimé sa "frustration" face aux "paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées" dans l'ancienne école publique de son aîné.
"Un service public qui dysfonctionne"
"Ça fait d'autant plus mal que ça vient de notre employeur, soit la personne qui est censée être responsable de ce problème", réagit Gérard Lenfant, également professeur de lettres histoire au lycée professionnel Louise Michel de Narbonne.
Selon lui, les propos de la ministre n'affectent pas seulement les professeurs de l'école publique Littré - d'où elle a retiré ses enfants - mais bien l'ensemble de la fonction.
Les professeurs, ceux qui sont tous les jours devant des gamins avec peu de moyens, qui font face aux risques d'attentats, doivent ramasser toute cette haine à la place des responsables de ce service public, qui dysfontionne dans son ensemble.
Gérard Lenfant, professeur et président du syndicat SNAPEN
Sans compter, en parallèle, "le nombre de remplaçants qui ne sont jamais appelés alors qu'ils n'attendent que ça", ajoute le professeur de lettres.
Procédure particulière
Ce mardi dans l'après-midi, à Paris, le syndicat a déposé plainte devant la Cour de Justice de la République (CJR), seule instance compétente pour juger des membres du gouvernement.
La plainte sera filtrée par une commission des requêtes, qui pourra la classer ou la transmettre à une commission d'instruction, laquelle décidera elle-même d'un non-lieu ou d'un renvoi, selon l'AFP.
Sur son site, le SNAPEN se définit comme "apolitique", "avec la volonté de contrôler l'action du Ministère, du Rectorat pour une gestion plus humaine du personnel".