Une trentaine d'enseignants du lycée toulousain Pierre-de-Fermat en Haute-Garonne ont fait grève par solidarité avec d'autres établissements menacés par la fermeture de classes préparatoires aux grandes écoles.
En solidarité avec leurs collègues parisiens, une trentaine d'enseignants des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) du lycée Pierre-de-Fermat, à Toulouse en Haute-Garonne, se sont déclarés grévistes ce lundi 15 janvier 2024, dans le cadre d'"une journée classe morte".
Par ce mouvement, ils entendent s'opposer à la décision du rectorat de Paris de vouloir fermer des classes préparatoires aux grandes écoles, littéraires (hypokhâgne et khâgne) au lycée Lamartine, comme ce fut déjà le cas dans quatre autres établissements de la capitale, selon une tribune parue dans la presse.
900 élèves en CPGE au lycée Pierre-de-Fermat
Cette décision, prise en novembre dernier par le recteur de Paris, sans justification, suscite l'inquiétude des enseignants du célèbre lycée toulousain.
L'établissement accueille 900 élèves en classes préparatoires presque autant qu'au lycée. La majorité sont des élèves boursiers. "Nous n'avons eu vent d'aucune décision de ce type de la part du recteur de Toulouse, précise Yann Heluc, professeur de Lettre en CPGE, qui participe à ce mouvement. Mais nous sommes attentifs aux classes préparatoires de la région, présentes dans presque chaque département, qui sont des classes de proximité et pourraient tomber sous le joug du recteur et ne plus dépendre d'une décision du ministère de l'Éducation nationale. Nous trouvons inquiétant que de telles décisions soient à la main du recteur. Nous sommes attachés au fait que le territoire national bénéficie de ce maillage. "
💪 MOBILISATION CONTRE LE PROJET ABSURDE DE FERMETURE DE CLASSES DE CPGE À PARIS !
— Blablareau au labo (@Blablareau) January 15, 2024
✅ Aujourd'hui au lycée Pierre de Fermat, environ 70 % des collègues de CPGE sont grévistes ! Tout notre soutien aux collègues et aux étudiants qui manifestent à Paris cet après-midi ! pic.twitter.com/OGVS5ByD4E
Avec la suppression de ces classes au sein des établissements publics, les enseignants redoutent le développement des officines privées.
"Nos classes préparatoires de proximité permettent à des élèves de tout milieu d'accéder aux grandes écoles."
Yann Heluc, professeur de Lettres, lycée Pierre-de-Fermat
"Nous y voyons une menace pour ces formations gratuites qui reposent sur le résultat et le travail et non pas un chèque ou un réseau ". Les élèves qui intègrent ces classes prépas sont, en effet, sélectionnés sur dossier et sur concours.
Les enseignants de Pierre-de-Fermat, soutenus ce jour par leurs collègues des lycées Ozenne et Saint-Sernin, pourraient se mobiliser à nouveau, si la décision de fermeture de classes préparatoires au lycée Lamartine était entérinée après cette journée de mobilisation.