Depuis jeudi Emmaüs incite les particulier à privilégier le don plutôt que la vente en ligne. L'association de réinsertion a publié plusieurs annonces sur le site Vinted pour sensibiliser l'opinion. Dans l'Aude et l'Hérault les compagnons observent une nette dégradation de la qualité des articles qui leur sont remis.
"Si tu ne le portes pas, donne le". En sweat, veste en jean ou T-shirt, la phrase s'affiche sur les annonces publiées par une certaine Emma_us sur la plateforme de vente en ligne Vinted. Il faut bien évidemment comprendre Emmaüs.
L'opération lancée jeudi par l'association veut marquer les esprits. Confrontée à une baisse importante des dons, la direction veut inciter les français à se détourner de la vente en ligne des objets de seconde main pour privilégier le don et permettre à ses compagnons de pouvoir travailler dans les ateliers disséminés sur le territoire Français.
Une baisse constatée principalement sur la qualité des dons
A Narbonne Francisco Gonzales, le responsable local d'Emmaüs a bien entendu parlé de la campagne lancée par le siège parisien. "La quantité des dons a légèrement baissé, mais nous restons quand même environ aux alentours de 600 à 700 dons par mois". Les objets de seconde main proviennent souvent de maisons à vider après des décès ou des déménagements.
Si les dons à collecter ou ramener au dépôt par les usagers sont un peu plus rares, en revanche les demandeurs affluent pour donner une seconde vie aux objets réparés ou recyclés.
Cette campagne c'est surtout pour rappeler que nous sommes là et qui nous sommes!
Abdulaye DialloResponsable de la communauté Emmaüs de Servian
A Servian, dans l'Hérault, non loin de Béziers, Abdulaye Diallo insiste sur lui sur la baisse de qualité des meubles et des vêtements récupérés. "C'est en cela que la concurrence des plateformes d'articles de seconde main se fait sentir, les gens donnent très souvent quand ils ne peuvent plus vendre". Une dégradation particulièrement sensible pour les meubles souvent en très mauvais état et difficilement recyclables.
"Le don vient de plus en plus en dernier recours, on a recourt à nos services pour se débarrasser d'encombrants parfois difficiles d'emmener en déchèterie".
Abdulaye Diallo dit comprendre cette évolution notable et ne pas porter de jugement: "le contexte est difficile, les gens essaient de s'en sortir comme ils peuvent et de générer des revenus, mais j'aimerais leur rappeler qui nous sommes". Et le responsable de la communauté de Servian d'indiquer que derrière chaque don, il y a un compagnon qui travaille à sa réinsertion, il y a souvent des familles en grande précarité. Sur le site de Servian entre 30 et 40 compagnons travaillent. "Il faut que les gens nous aident à aider", souffle-t-il. "Cette campagne c'est aussi pour dire que nous sommes là".