Le gouvernement a annoncé ce mardi avoir sélectionné 13 entreprises et consortiums pour la construction, la gestion et l'exploitation de deux parcs éoliens en mer flottants en Méditerranée. Ils seront construits à plus de 30 kilomètres de la côte. Le ou les lauréats seront connus à l'automne 2023 pour une mise en service en 2030.
Le gouvernement veut accélérer le développement de l'éolien en mer afin de construire 50 parcs éoliens offshore d'ici 2050, soit 40 GigaWatt de capacités totales et près de 20% de la consommation d'électricité en France.
L'objectif est d’atteindre une part de 40% d’électricité renouvelable produite en 2030, et plus largement de porter la part des énergies renouvelables à 33% de la consommation finale d’énergie.
2 parcs offshore flottants en Méditerranée
Déjà, un projet pilote d'éoliennes en mer prévoit l'installation de 3 machines géantes de 10 mégawatt au large de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, face à Gruissan et au Barcarès. Elles seront assemblées sur un site dédié dans le port de Port-la-Nouvelle puis installées au large entre 14 et 16 kilomètres de la côte. Le début de production d'électricité est prévue pour fin 2023.
En mars 2022, le Premier ministre de l'époque, Jean Castex, a lancé deux appels d'offres pour construire deux parcs de 250 MW chacun, d'ici 2030.
2 parcs éoliens en mer flottants qui sont actés en Méditerranée. L'un sera réalisé au large de Leucate et de l'Aude, l'autre, soit au large de Perpignan, soit face à Fos-sur-Mer. Le chois sera arrêté au printemps 2023.
Chaque parc sera composé de 15 à 20 machines implantées à 30 kilomètres du littoral.
L'éolien flottant constitue une "très grande force" car il "peut être installé loin des côtes, lorsque les fonds sont profonds", comme en Méditerranée, faisait valoir Jean Castex lors du lancement des projets.
Ces deux parcs éoliens en mer devraient produire de l'électricité renouvelable pour environ 500.000 foyers, au début de la prochaine décennie.
Les 13 candidats sélectionnés
Au regard de leurs capacités techniques et financières, le gouvernement a sélectionné les 13 candidats suivants :
- Consortium formé par les groupes BlueFloat Energy, Sumitomo Corporation et Akuo Energy
- Eolienne Occitanie Grand Large et Eolienne Méditerranée Grand Large, deux sociétés de projet d'EDF Renouvelables et Maple Power (joint-venture d'Enbridge et CPPIB)
- Groupement BayWa r.e - Elicio
- Océole, un partenariat d’Equinor
- IBERDROLA
- Ocean Winds, la co-entreprise dédiée à l’éolien en mer, créée, et détenue à 50/50, par ENGIE et EDPR
- RWE - BOURBON
- Les Moulins du leonis, composé de Shell et EnBW
- Archipel Energie Marine, composé de Qair – TotalEnergies – Corio Generation
- Consortium wpd
- Vattenfall
- Cobra Instalaciones y Servicios, S.A.
- Eni Plenitude
Verdict à l'automne 2023
La période de dialogue concurrentiel s’achèvera fin 2022. Chaque groupe devra alors remettre au gouvernement un cahier des charges et des offres définitives qui seront également publiques.
"C'est un long travail qui commence. Ces 2 projets s'inscrivent dans notre stratégie de consolidation de notre position de leader mondial de l’éolien en mer et contribuent à notre engagement en faveur d’un monde sans énergie fossile d’ici une génération" a déclaré Yara Chakhtoura, directrice générale de Vattenfall Eolien en France, l'un des 13 groupes retenus.
Le choix du ou des lauréats interviendra à l’automne 2023, puis il faudra obtenir un permis de construire, réaliser les travaux et connecter le parc éolien en mer au réseau de RTE qui acheminera l'électricité à terre puis l'injectera dans le réseau. La mise en service des parcs est prévue à l’horizon 2030.
Dans le golfe du Lion, chaque parc aura une capacité de production d'environ 250 MW qui, dans un deuxième temps, pourra être étendu pour atteindre 750 MW. Les 1,5 GW de puissance cumulée permettront de couvrir la consommation électrique moyenne de 1,1 million de ménages.
Ces projets seront parmi les premiers utilisant la technologie de l’éolien flottant en Europe.
Certaines associations de défense de l'environnement s'inquiètent toutefois des risques potentiels pour la faune marine. Le cahier des charges "prendra en compte les multiples enjeux environnementaux et de développement territorial soulevés lors du débat public", assure le gouvernement.