L’association des Pompiers solidaires s'est rendue à Przemysl, en Pologne, où elle a installé 42 douches dans un centre d'accueil pour réfugiés ukrainiens.
Quelques semaines après le début de la guerre en Ukraine cet hiver, des bénévoles de l’association Pompiers Solidaires sont partis en mission d'évaluation à Przemysl, ville située en Pologne, à huit kilomètres de la frontière Ukrainienne.
Là, ils ont découvert un camp de fortune installé dans un ancien centre commercial où s'entassaient chaque jour quelque 5000 personnes, principalement des femmes et des enfants.
Sur place : aucun bloc sanitaire, à peine cinq toilettes. Impossible de se laver, de quoi rajouter encore à la misère humaine et morale de tous ces réfugiés, partis bien souvent dans la précipitation, avec très peu de bagages et de moyens de se changer.
42 douches installées dans des caissons
Face à ce triste constat, les membres de l'association Pompiers Solidaires - qui compte six délégations en France dont une dans l'Aude pour l'Occitanie - décident d'équiper ce centre d'accueil avec des douches le plus vite possible et de se relayer sur place.
Dont acte : 42 cabines ont été installées, 35 pour femmes et cinq pour hommes. Ces douches individuelles, disposées dans des containers, ont été louées sur place à une entreprise polonaise.
Marjorie Boyer, qui fut présidente de la délégation Languedoc-Roussilllon et désormais secrétaire nationale de la fédération des Pompiers Solidaires, a fait partie du second voyage, fin avril.
"Tous les jours, des remerciements"
Sur place, pendant une semaine, cette bénévole audoise s’est occupée de la logistique, des ballons d'eau chaude mais aussi du nettoyage régulier des portes et des caniveaux dans les préfabriqués contenant les cabines de douches.
Tous les jours, on avait des remerciements ! Les réfugiés étaient heureux d'avoir enfin un moment d'intimité, de se sentir propre. Psychologiquement, cela fait du bien de pouvoir se laver, se peigner, de prendre un peu soin de soi.
Marjorie Boyer,secrétaire nationale fédération Pompiers Solidaires
Actuellement, les équipes qui se relaient sur place voient arriver des réfugiés venus des villes d'Odessa et Marioupol.
Durant son séjour d'une semaine, Marjorie Boyer a été marquée par la force mentale des gens rencontrés sur place, principalement des femmes avec de jeunes enfants : "Ce sont des gens très résilients, ils sont forts, ils avancent malgré leur tristesse, la peur, la fatigue. C'est un peuple qui soutient son pays, d'ailleurs beaucoup sont repartis en Ukraine".
Une solidarité internationale
Sur place, les douches servent aussi aux nombreux bénévoles venus des quatre coins de l'Europe. Beaucoup sont venus seuls, par leurs propres moyens, sans organisation caritative pour les orienter.
Cet élan de générosité a également touché la bénévole audoise : "Cela fait partie des choses qui m'ont le plus marqué sur place : la solidarité entre les gens, entre les polonais et les ukrainiens mais aussi tous ces Belges, ces Français qui ont posé des congés et qui sont venus aider, spontanément, en dehors de toutes associations. J'ai vu des bénévoles isolés s’associer pour aider les réfugiés. Cela m'a impressionné et rassuré".
50 000 euros engagés
Actuellement, le flux de réfugiés a beaucoup diminué. Il reste environ 300 personnes sur le site en permanence. Selon Marjorie Boyer, beaucoup repartent en Ukraine.
Mais tant qu’il y aura des gens sur place, les Pompiers Solidaires maintiendront leur opération, ils ont prévu de rester au moins jusqu’à mi-juin.
Un travail en collaboration avec une autre association « Action santé femme » qui propose des consultations avec une gynécologue et une sage-femme dans un préfabriqué, installé à côté des douches.
Ces derniers jours, deux convois sont partis d’Alzonne dans l’Aude, le siège social de la fédération : deux camions chargés de matériel médical, des couvertures et de sacs de couchage ont mis le cap vers le camp de Przemysl.
Le coût total de cette opération de solidarité a dépassé la barre des 50 000 euros. L’association fonctionne grâce aux dons des particuliers mais aussi des collectivités locales dans les différentes régions où elle possède une délégation.
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