La famille est enfin réunie après deux semaines d'angoisse. Nous vous avions relaté le périple de Dominique, une Héraultaise de Pézenas, pour retrouver son fils et sa belle-fille ukrainienne. Le jeune couple était piégé au coeur du conflit, non loin de Kiev. Ils sont aujourd'hui de retour, sains et saufs, à Pézenas.
Aurélien, garagiste à Clermont-l'Hérault et sa femme ukrainienne Iryna sont revenus de l'enfer. Mais la guerre en Ukraine vit encore en eux.
"C'est dur psychologiquement parce que les miens sont restés là-bas. Je remercie Dieu que tout le monde soit encore en vie mais j'espère juste revoir ma patrie un jour".
Iryna.
La peur de la mort
Le 24 février dernier, quand l'armée russe envahit l'Ukraine, le couple est en vacances chez la famille d'Iryna. Dans l'une des premières villes attaquées, Hostomel', car elle abrite l'aéroport militaire à 20 kilomètres au nord de Kiev.
Ils sont alors restés terrés dans la cave durant quatre jours avant d'être visés par des roquettes et des bombes. Ils ont survécu miraculeusement.
"A une heure et demie du matin, on a entendu un gros boum, alors nous sommes descendus au sous-sol. Puis une bombe a traversé la maison, elle a tout détruit. Et ensuite, deux autres bombes ont explosé".
Aurélien.
L'armée de Poutine, le couple l'a vue de près. De très près même.
"Les militaires russes ont cassé la porte de la maison à six heures du matin. Ils sont rentrés, ils ont demandé nos téléphones, nos cigarettes, puis avec leurs fusils ils ont cassé nos portables. Heureusement, le mien était à la cave. Ils ont dit -on vous laisse la vie- avant de partir", explique Aurélien encore fébrile.
VOIR le témoignage d'Aurélien et Iryna.
La fuite et enfin les retrouvailles
Aurélien et Iryna se débrouillent alors pour fuir Hostomel'. Direction Kiev, puis la frontière polonaise. Là, ils retrouvent Dominique, la mère d'Aurélien, qui a fait un long chemin à travers l'Europe pour venir récupérer son fils et sa belle-fille. Elle les a attendus deux semaines sur place, 15 jours interminables, avec des retrouvailles forcément très émouvantes.
"J'avais le téléphone à la main avec ses frères et soeurs en direct en vidéo pour qu'ils le voient. C'était familial. Et là, j'ai retrouvé mon fils. Ouf, ouf. J'ai eu trop peur de le perdre".
Dominique, mère d'Aurélien.
De retour depuis vendredi en France, Aurélien retrouve son quotidien et le commerce de mécanique moto qu'il gère à Clermont-l'Hérault, mais désormais il s'active en faveur des réfugiés ukrainiens. Car le jeune homme est revenu vivant de l'enfer. Vivant mais pas indemne.
