Depuis 10 jours, 85 Ukrainiens reprennent leur souffle à Aimargues, dans le Gard. Ils sont hébergés temporairement dans un centre de vacances mis à disposition par EDF en attendant des logements pérennes. Et pour mieux les prendre en charge, la Préfecture du Gard, la Croix Rouge et la Banque Alimentaire coordonnent leurs actions.
Elles ne se connaissaient pas il y a encore une semaine, elles sont devenues les meilleures amies. Dans ce centre d'accueil pour les réfugiés d'Ukraine à Aimargues, Anguelina,13 ans, et Lisa, 12 ans, se soutiennent après l'exil. Au téléphone avec sa professeure de littérature restée en Ukraine, Lisa s'accroche à sa vie d'écolière.
Quand j'étais en Ukraine, j'avais tout ce dont j'ai besoin. Tout mes amis, mon école, mon enfance. Tout. Pour l'instant, je n'ai pas trop envie de rester ici. J'ai très envie de repartir chez moi, retrouver ce que j'avais avant.
Lisa, 12 ans.
Lisa vient d’une ville à coté de Lviv, son père a rejoint les combattants pour défendre son pays face à l’offensive russe.
"J’ai tous mes proches là-bas, mes grands-parents, mon père, le plus important pour moi, sur lequel je m’appuie toujours. Nous, nous avons pu partir parce qu’on habite à côté de l’aéroport de Lviv et c’était facile d’accéder aux billets et à l’avion. Ma tante aussi a pu quitter le pays, elle est quelque part en Europe mais je ne sais pas où exactement. C’est surtout mon père qui lui, vient dans mes rêves la nuit", confie Lisa.
Anguelina, 13 ans, est venue d’Odessa avec ses parents et ses deux sœurs. "Pour le moment, je compte bien apprendre le français. Si on est amené à rester sur le territoire français, j’aimerais devenir médecin ou avocate", affirme-t-elle.
Réfugiés dans un centre prêté par EDF
Arrivés pour les premiers les 16 et 17 mars, 85 Ukrainiens sont pris en charge par la Croix rouge et la Banque Alimentaire dans ce centre de vacances encore fermé hors saison touristique.
"On est dans une logique de protection temporaire mais qui permettrait aux personnes d'avoir tout de suite des ressources. D'avoir des APL pour aider au paiement du loyer si elles rentrent dans un logement et de pouvoir travailler avec une autorisation de travail" , explique Malik Berkani, directeur du Pôle de lutte contre les exclusions de la Croix-Rouge.
Trouver de nouvelles aides
Deux fois par semaine, la Banque Alimentaire approvisionne le centre. Déjà engagée auprès de 31 000 bénéficiaires dans le Gard, elle se prépare à des mois tendus et réfléchit à de nouvelles sources de donations.
" En multipliant les démarches auprès des grandes et moyennes surfaces par exemple, en essayant aussi d'aller vers plus de qualitatif. On va enclencher un partenariat avec le Mas des Agriculteurs qui regroupent 80 coopérateurs dans le Gard, " explique Pierre Roman, le directeur de la Banque Alimentaire.
Un peu d'espoir
Olga Labenko est professeur à l’université de Kiev. Elle est réfugiée à Aimargues avec une de ses sœurs, Yullia, orthodontiste, plus les 2 enfants de leur autre sœur. 5 fillettes en tout.
Les enfants ont appris que je peux apprendre le français, ils me posent des questions, me demandent comment on prononce tel ou tel mot.
Olga Labenko, professeur réfugiée
Olga veut croire en des jours meilleurs.
" En Ukraine, on dit : " tu t'es réveillée, tu as vu le soleil et c'est déjà bien " . Je sais que mes compatriotes ukrainiens sont en danger et que leur vies sont beaucoup plus difficiles qu'ici. C'est déjà bien qu'ici on soit en sécurité., " témoigne Olga Labenko.
Et le ciel semble s'éclaircir pour Olga qui s'est déjà rapprochée d'une université pour travailler. Le CCAS EDF GDF, mettra bientôt également à disposition son centre de vacance du Cap d’Agde avant sa réouverture pour la saison touristique.