Equiper les brebis d'un collier à ultrasons, c'est la dernière idée en date pour éloigner le loup. Ce dispositif expérimental est actuellement testé par plusieurs éleveurs volontaires, sur le plateau du Larzac, en Aveyron.
Et s'il suffisait d'équiper les brebis qui paissent en plein air d'un collier à ultrasons pour éloigner le loup et éviter les attaques ? Dans le Sud-Aveyron, où les attaques imputées au loup se multiplient depuis le printemps, certains éleveurs ont envie d'y croire. Plusieurs d'entre eux se sont portés volontaires pour tester ce dispositif pendant plusieurs semaines.
"Il fallait essayer"
C'est le cas de Frédéric Goujon, éleveur en semi plein-air à l'Hospitalet du Larzac. "Entre mi-janvier et mi-février, on a eu 6 attaques, on a perdu une quinzaine de brebis au moins" explique-t-il. "A partir de là, on avait un voisin qui nous a permis de mettre des brebis à l'intérieur, on en a rentré aussi dans notre bergerie. On les a ressorties vendredi il y a 10 jours. Le vendredi après-midi, on les a sorties. Le dimanche matin, on était attaqué, le mercredi matin on était attaqué et le vendredi matin, on était attaqué. On a perdu 6 brebis en une semaine".Alors, il a décidé de participer à l'expérimentation. Pour voir. "On n'avait pas trop de solutions donc on s'est dit qu'il fallait essayer". Il a équipé un de ses lots de brebis, 7 colliers pour 80 agnelles. "On compte un collier pour 7, 8 brebis pour que l'efficacité soit bonne. Dès que les brebis sont effrayées et qu'elles courent, ça envoie des ultrasons qui, à priori, feraient fuir le loup".
Des colliers venus d'Afrique du Sud
C'est un entrepreneur aveyronnais qui a eu l'idée de tester ce dispositif utilisé en Afrique du Sud pour éloigner les chacals et les guépards des animaux domestiques. Patron d'une société de produits agricoles et maire de Saint-Jean d'Alcapiès, Jérôme Rouve a été ému par la détresse de certains éleveurs face aux attaques répétées sur leurs troupeaux. Il a importé sept colliers, testés pendant six semaines à chaque fois, sur trois exploitations différentes. "Le but, c'est de faire tourner ces colliers" dit-il "pour essayer d'analyser le comportement du loup par rapport au troupeau qui est équipé de colliers".En six semaines, le lot de Frédéric Goujon équipé des colliers n'a connu aucune attaque. Mais il faut bien sûr attendre la fin de l''expérimentation pour en tirer des conclusions. Ces colliers représentent tout de même un espoir pour les éleveurs. "On sait que ce n'est pas une assurance tout-risques" dit Jérôme Rouve "mais ce sera peut-être un élément positif qui va permettre une cohabitation entre les troupeaux qu'on doit tous défendre et les loups qui malheureusement sont là".
Voir ici les explications de Mathilde de Flamesnil et Régis Dequeker :