Cinq cents agriculteurs de l'Aveyron se mobilisent ce mardi 15 décembre à l'appel de la Fdsea 12 contre les réformes des zones vulnérables et de l'épandage. Deux cents tracteurs ont convergé ce soir vers le centre-ville de Rodez totalement vide, en raison du couvre-feu.
La mobilisation des agriculteurs aveyronnais ce mardi 15 décembre à l'appel de la Fdsea est massive. 500 agriculteurs et deux cents tracteurs ont envahi, en début de soirée, Rodez (Aveyron) afin de dénoncer les réformes des zones vulnérables et de l'épandage.
Le cortège d'engins agricoles est d'autant plus impressionnant que les manifestants ont ce soir le champ libre. Le centre-ville de la cité ruthénoise est totalement vide en raison du couvre-feu.
Manifestation des agriculteurs à Rodez. Entre 100 et 150 tracteurs sur le tour de ville #agriculture #Fdsea @JAveyron pic.twitter.com/939OHFT88a
— Corinne Lebrave (@corinneleb) December 15, 2020
2500 fermes concernées par l'expansion des zones vulnérables
La réforme des zones vulnérables est la première raison de leur mobilisation. Dans un communiqué de presse, la Fdsea évalue dans l'Aveyron l'augmentation de cette zone, "au sein de laquelle les agriculteurs doivent mettre en œuvre des mesures très contraignantes et très coûteuses pour protéger la qualité de l’eau", à 129 000 hectares supplémentaires. Une extension qui concernerait "quelques 2 500 fermes".
Toujours selon le syndicat agricole "ce nouveau zonage repose sur des données fragiles, incomplètes et insuffisamment expertisées. Cette proposition n’est pas acceptable. La profession agricole demande que soit préservées de ce classement toutes les zones pour lesquelles les taux de nitrates mesurés ne semblent pas en rapport avec l’activité agricole".
Réduction des capacités d'épandage
Le très sensible dossier de l'épandage est également au coeur des revendications de ces agriculteurs. La liste des interdictions d’épandage concernerait désormais également les "sols karstiques, les terres légères, et les pentes". Impossible pour ces éleveurs : "Réduire nos capacités d’épandage c’est réduire mécaniquement le nombre d’animaux d’élevage, donc réduire le nombre de paysans. D’où viendra alors notre alimentation ? Là où il n’y a pas de problème de pollution des eaux d’origine agricole, pourquoi renforcer les contraintes ?".
Autant de nouvelles contraintes "injustifiées sur le plan environnemental, et économiquement
irresponsable, est complètement décourageant pour les paysans" selon les manifestants qui réclament une plus grande concertation sur l'ensemble de ces sujets.