Une délégation de salariés de la SAM, d'habitants et d'élus a été reçue, ce mercredi 26 janvier, par la Préfète de l'Aveyron. Pendant ce temps, le personnel licencié vit son 65ème jour d'occupation de l'usine de Viviez.
Réunis en assemblée générale hier, mardi 25 janvier 2022, les salariés ont voté la reconduction de l'occupation de leur usine de Viviez, en Aveyron. Celle-ci a fait l'objet d'une liquidation judiciaire en novembre dernier et 340 salariés sont désormais licenciés.
Cet après-midi, mercredi 26 janvier, une délégation a été reçue par la Préfète de l'Aveyron, à la demande de "Tous ensemble", un collectif du bassin de Decazeville qui regroupe des représentants des salariés mais aussi des élus, des commerçants, des habitants, qui s'inquiètent de la lenteur du gouvernement dans la recherche d'un repreneur pour la SAM.
A l'ordre du jour : l'avenir du personnel et les projets de relance économique dans le bassin.
Jean-Paul Boyer, ancien mineur et porte-parole du collectif "Tous ensemble", a redit l'entier soutien du bassin aux salariés de la SAM, notamment dans leur lutte pour préserver leur outil de production. "On a trop connu les promesses qui n'engagent que ceux qui y croient et nous comprenons parfaitement que vous ne vouliez pas lâcher la proie pour l'ombre, tant qu'il n'y a pas l'ombre d'un plan crédible qui vous est présenté pour poursuivre la tradition de fonderie alu que nous avons sur ce bassin".
Les salariés n'attendaient guère de miracle de cette entrevue qui était surtout une occasion de répéter, encore et encore, qu'ils veulent voir les preuves concrètes des engagements. "On a redit nos revendications au niveau social, au niveau des accompagnements exemplaires, aussi bien sur le dispositif du CSP que sur la question de la prime supra-légale qui ne sont pas réglés, contrairement à ce qui est affirmé", explique Ghislaine Gistau, déléguée syndicale CGT de la SAM. "Le ministre Bruno Le Maire s'exprimait encore cette semaine sur Public Sénat en évacuant cette question, en disant qu'elle était réglée, donc, non, elle n'est pas réglée, on le lui a dit lors de l'entretien à Paris, visiblement il ne l'a toujours pas entendu, c'était ce message-là qu'on voulait faire passer. Et puis, il y a la question de la réindustrialisation, qui nous tient à cœur, et qui n'avance pas ".
Oui, il y a des choses qui avancent mais elles sont insignifiantes au regard de nos attentes.
Ghislaine Gistau, déléguée syndicale CGT de la SAM
Les salariés s'impatient, eux qui luttent depuis tant de mois pour sauver leurs emplois et occupent désormais le site pour en protéger les outils. "On nous dit qu'il y a eu les vacances de Noël", s'agace Ghislaine Gistau, "mais nous, Noël, on l'a passé dans l'usine ! On a l'impression que le degré d'urgence n'est pas le même pour tout le monde. Il y a des fois où il faut faire des sacrifices, nous, on en a fait, certains auraient peut-être pu écourter leurs vacances de manière à permettre un déblocage plus rapide".
Pas question, donc, en l'état, pour les salariés de quitter le site de la SAM. Demain, ils seront en tête du cortège interprofessionnel, dans le cadre de la journée de grève pour les salaires et les emplois.