Les agriculteurs aveyronnais s’opposent au calcul des pertes subies durant l’été établi par l’État. S’estimant lésés et peu considérés, ils interpellent Paris. Certains manifestent à Rodez (Aveyron) à partir de mardi 13 décembre.
“Le compte n’y est pas”. C’est ce que dénonce la FDSEA 12, la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de l’Aveyron. Même son de cloche pour l’union départementale des Jeunes agriculteurs. 300 agriculteurs sont descendus dans le centre-ville de Rodez (Aveyron) à partir de 20h30 mardi 13 décembre 2022. A la préfecture, ils ont demandé à être reçus, ont allumé des feux et érigé une banderole peinte sur place. Ils menacent de mener d’autres actions si le ministre de l’agriculture ne les entend pas.
Ces syndicalistes ont dans leur viseur le calcul fait par l’État pour estimer les pertes subies par les exploitants agricoles cette année en raison des aléas climatiques.
Une sous évaluation des pertes et dommages
Suite aux lourdes pertes de fourrages en raison de la sécheresse estivale, le gouvernement a procédé à une vaste campagne de reconnaissance en calamités agricoles dans plusieurs départements. Des aides financières exceptionnelles ont été débloquées, constituant ainsi “un premier apport de trésorerie crucial au bénéfice des éleveurs les plus affectés”, selon le ministère de l’Agriculture.
Mais ces aides seraient bien en deçà des besoins réels des agriculteurs aveyronnais, insiste la FDSEA 12. “Depuis le mois d’août, plusieurs missions d’enquête ont été menées. Des conclusions ont été rendues. D’après une expertise, les pertes s’élèvent à 54% en Aveyron. Mais la CNDRA estime que ce n’est que 42% de perte”.
“Ils ne se sont jamais déplacés en Aveyron”
Le syndicat agricole aveyronnais fustige cet avis. Selon lui, l’écart entre les estimations des exploitants et le comité national s’explique par le fait que le CNDRA “se base sur des cartes satellitaires” et non pas sur des relevés de terrain.
Autre grief fait par la FDSEA : le fait qu’aucun représentant de l’instance ne se soit déplacé dans l’Aveyron au moment des relevés. “Ils ne sont pas déplacés, ils ne sont pas appuyés sur le travail de terrain effectué en Aveyron. On le perçoit comme du mépris”, relève la fédération agricole.
Des aides prévisionnelles d’un montant de 80 millions d’euros
Suite aux épisodes de sécheresse, de gel et autres orages qui ont touché le territoire cet été, les demandes de reconnaissance en calamités agricoles se sont multipliées cette année.
“L’État est et continuera d’être au rendez-vous de notre agriculture pour aider nos éleveurs à surmonter ces épisodes climatiques et les pertes engendrées”, assure de son côté Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture chargé du dossier.
Au total, près de 80 millions d’euros devraient être alloués par l’État aux agricultuers sinistrés. Ce dispositif s’adresse à 17 départements de l’Hexagone, parmi lesquels l’Aveyron, le Lot, le Tarn et le Tarn-et-Garonne.