Le CNRS alerte sur l'avenir de plusieurs fromages, dont celui du roquefort. L'industrie agroalimentaire exercerait une pression trop importante sur la production et mettrait en danger le roquefort, tel qu'on le connaît. Explications.
Tout comme le camembert, le roquefort fait partie des fromages préférés des Français. Pourtant, depuis quelques années, il est en perte de vitesse. En 2022, les ventes de Roquefort ont baissé en France de 6%, selon une étude de l'Institut national de l'origine et de la qualité.
Aujourd'hui encore, il n'est affiné que dans les caves du sud de l'Aveyron. Il a été le premier à obtenir l'appellation d'origine contrôlée (AOP), en 1925. Mais le roquefort, tel qu'on a l'habitude de le déguster, pourrait-il totalement disparaître ? C'est ce que questionne un article du journal du CNRS, parut le 10 janvier 2024.
#CNRSleJournal Les fromages hébergent une multitude de micro-organismes capables de transformer le lait. Sélectionnés par l’humain, ces ferments ne sont pas épargnés par les standards de l’industrie agro-alimentaire, au point que les fromages bleus ou ... https://t.co/2deBZ12vrN
— CNRS 🌍 (@CNRS) January 10, 2024
"Les fromages doivent être attrayants"
Les géants de l'agro-industrie ont désormais le monopole sur la filière de production du roquefort. Les fermes sont de moins en moins nombreuses, même si certaines résistent, comme la maison Carles ou la maison Gabriel Coulet. Mais à Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron), Lactalis représente plus de 50% du Roquefort AOP. Le groupe produit notamment le célèbre Roquefort Société.
Dans l'article du CNRS, on apprend que la production des fromages en grande quantité, par les industriels, exerce "une pression de sélection" sur les champignons qui permettent au fromage d'être affiné. Si bien que "les fromages, non fermiers et non protégés par une AOP, présentent aujourd’hui une diversité de micro-organismes extrêmement pauvre." Car "les fromages doivent être attrayants, avoir bon goût, ne pas arborer de couleurs déroutantes". En clair : les micro-organismes ne se reproduisent quasiment plus, ce qui pourrait menacer l'identité même du roquefort.
Silence de la part de la confédération
Nous avons tenté de joindre la confédération générale de roquefort qui représente les fafricants industriels et artisanaux. Relancée à plusieurs reprises, personne n'a souhaité commenter la publication du CNRS.