Après l'attaque d'une habitante de Verrières par un vautour le 22 septembre 2024, l'inquiétude s'est renforcée chez les agriculteurs de l'Aveyron. Cet incident relance le débat sur la gestion de cette espèce selon la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs en Aveyron.
Depuis des années, ils dénoncent sa prolifération dans le ciel aveyronnais. Après l'attaque violente d'un vautour sur une habitante de Verrières (12) le dimanche 22 septembre, les agriculteurs aveyronnais montent de nouveau au créneau contre ce charognard.
Cet incident marque un tournant important
Cet incident marque un tournant inquiétant selon eux. Pour la première fois, les vautours semblent menacer des êtres humains. En effet ce dimanche-là, Liliane 86 ans a eu la peur de sa vie. Elle s'est fait attaquer par un vautour dans son jardin.
"Il faisait bon. Je me suis dit que j'allais au jardin faire un petit tour. Et quelque chose m'est tombé dessus. Je me suis retrouvée par terre. Et quelque chose m'a agrippée et là j'ai eu la peur de ma vie c'était un vautour", raconte Liliane encore choquée.
Heureusement, la vieille dame a eu le réflexe de se protéger le visage. "Ça a des serres énormes. Le bec, c'est comme des couteaux. Ça grignotait le bras, les doigts la cheville", se souvient-elle.
Une première attaque sur un humain qui inquiète
Une scène d'horreur que redoutaient les agriculteurs aveyronnais. "Cela fait des années que nos syndicats JA et FDSEA Aveyron tirent la sonnette d’alarme pour protéger nos troupeaux, cette fois il s’agit d’un humain", s’inquiètent ainsi les Jeunes Agriculteurs (JA) et la FDSEA Aveyron dans un communiqué conjoint.
Ils ont en effet déjà connu plusieurs attaques de vautours sur leurs troupeaux et demandent depuis longtemps une meilleure régulation de l'espèce sur leur territoire.
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La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), chargée de la préservation des vautours, a évoqué, elle, "une première fois. On est un peu sous le choc à la LPO".
Les agriculteurs demandent une gestion plus stricte de l'espèce
Une première qui inquiète surtout les JA et la FDSEA qui demandent des mesures concrètes et dénoncent une inaction de la LPO.
"Le vautour doit rester un charognard, nettoyeur de cadavres et non devenir ce qu’il est aujourd’hui : un animal dangereux pour les autres espèces y compris l’Homme.", selon les deux syndicats. Ils appellent à une gestion plus stricte de l’espèce.
La LPO doit changer son discours et appliquer une vraie gestion de l’espèce, ce qui implique d’assumer les problèmes et les dégâts qu’engendrent les vautours.
communiqué de presse de la FDSEA et des JA en Aveyron
Mais pour la LPO, il ne faut pas stigmatiser ce rapace. Il faut, selon elle, sensibiliser et essayer de comprendre.
"Il n'y a pas de comportement "déviant" des vautours. Cela reste une espèce en danger et menacé qu'il faut continuer de protéger. L'enjeu avec l'attaque du 22 septembre ce sera de comprendre scientifiquement ce qui a bien pu se passer ce jour-là. Ne créons pas deux camps avec les agriculteurs d'un côté et les protecteurs d'oiseaux de l'autre, on a besoin des élevages pour faire vivre nos territoires. La question, c'est plutôt de savoir comment on va réussir à travailler ensemble et ouvrons le dialogue ", selon la direction de la LPO.
"Il n'y a aucune inquiétude à avoir sur ses populations de vautours vis-à-vis des humains. Ils sont présents depuis des millénaires sur notre planète", conclut la LPO.