Dans la commune de Verrières en Aveyron, Liliane, une femme de 86 ans a été blessée par un vautour dans son jardin. Les traces des serres et du bec de l'animal sont encore visibles sur sa main, ses bras et sa cheville.
Liliane ne sort plus de chez elle. Elle ne se lève plus de son fauteuil. À 86 ans elle est encore choquée et traumatisée par ce qu’elle a vécu le dimanche 22 septembre.
"Il faisait bon. Je me suis dit que j'allais au jardin faire un petit tour. Et quelque chose m'est tombé dessus. Je me suis retrouvée par terre. Et quelque chose m'a agrippée et là j'ai eu la peur de ma vie c'était un vautour", raconte Liliane qui fait tout pour chasser ce souvenir de sa mémoire.
Une scène d'horreur
Malvoyante, elle a mis du temps à réaliser ce qui se passait. Mais la vieille dame a eu le réflexe de se protéger le visage. "Ça a des serres énormes. Le bec, c'est comme des couteaux. Ça grignotait le bras, les doigts la cheville", se souvient-elle. À l'hôpital où elle a été prise charge on lui dit que ce réflexe l'a sauvée. "On m'a dit qu'il aurait pu me crever les yeux et me prendre à la gorge !"
Une scène d'horreur qui prend fin grâce à un violent orage. "Un gros gros orage a éclaté. Et là, il s'est mis en boule à côté de moi. J'ai rampé jusque dans l'abri du jardin".
Le mari de Liliane âgé de 90 s'étonne de ne pas la voir rentrer malgré la forte pluie. Il sort dans le jardin et la trouve au sol, couverte de sang. Le fils du couple arrive aussi vite que possible et parvient à photographier le vautour qui finit quelques heures plus tard à s'envoler.
Sans cette photo, Liliane pense que personne ne l'aurait cru. Les vautours sont réputés pour être des charognards et ne s'en prennent pas à des proies vivantes. Le vautour s'est-il senti en danger, dérangé. Impossible de le savoir. " Je marchais doucement dans mon jardin. Est-ce qu'il m'a pris pour une proie vulnérable ? Mais je ne suis pas un petit veau ou une brebis quand même. !", s'agace Liliane.
"Je suis écologiste. J'adore les animaux, la faune tout ça. Mais en récompense ce vautour...il m'a eu…". Liliane confie à Nathalie Rougeaud et Luc Tazelmati qui ont recueilli son témoignage qu'elle fait encore des cauchemars. Que la douleur est là et le traumatisme aussi.
Ni la LPO, ni l'OFB n'ont souhaité répondre à nos questions.
Écrit avec N.Rougeau