En avril 2015, il avait mortellement percuté un policier . Sous l'empire du cannabis et en excès de vitesse, il avait tenté d'échapper à un contrôle routier dans l'Aveyron.
Un procès d'assises durant quatre joursJérémy Munoz, âgé aujourd'hui de 30 ans, comparaît pendant quatre jours devant la cour d'Assises de l'Aveyron.
Renvoyé à l'origine pour "meurtre d'une personne dépositaire de l'autorité publique", il est finalement jugé pour "avoir volontairement commis des violences ayant entraîné la mort, sans intention de la donner", sur un fonctionnaire de police dans l'exercice
de ses fonctions et avec une arme, en l'occurrence une automobile.
La victime était père d'un jeune enfant
Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve, avait rendu hommage au sous-brigadier décédé, Benoît Vautrin, marié et père d'un jeune enfant, qu'il avait élevé au rang de lieutenant.
Dans le Tarn, d'où le policier était originaire, le ministre avait dénoncé "la bêtise criminelle" du chauffard.
Les faits remontent au 10 avril 2015, dans la commune d'Aubin
Deux équipes de deux policiers chacune mettent en place un contrôle de vitesse, la première équipée du matériel pro laser et la seconde chargée d'intercepter les contrevenants.
Quand Benoît Vautrin, resté seul, voit passer une puissante berline allemande roulant à 94 km/h, dans un secteur limité à 50 km/h, il alerte ses collègues qui se positionnent pour arrêter le chauffard.
Sur injonction de son passager, propriétaire du véhicule, qui craint une contravention pour pneus lisses, l'automobiliste fait demi-tour et repart à vive allure dans l'autre sens.
Benoît Vautrin est alerté de la manoeuvre, mais quand ses collègues le rejoignent, ils le découvrent gisant au sol, saignant et désarticulé.
Le chauffard s'est arrêté un peu plus loin et tente de lui prodiguer les premiers soins, gestes qui lui évitent de comparaître pour "meurtre".
Le policier succombe à ses blessures, un traumatisme crânien avec fracture majeure de la base du crâne, un traumatisme thoracique avec déchirure de l'aorte et de multiples autres fractures.
L'enquête révèlera qu'il a été projeté à plus de 58 mètres du point d'impact avec la voiture qui circulait à plus de 100 km/h. Elle met aussi au jour la consommation de cannabis du chauffard, Jérémy Munoz, une demi-heure avant l'accident.
Jérémy Munoz encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu vendredi.
Vidéo : le reportage de Rouzane Avanissian et Luc Tazelmati