Des perquisitions ont été menées au siège de Lactalis à Laval et au domicile de son PDG dans le 7e arrondissement de Paris, mardi 6 février 2024, dans le cadre d'une enquête pour fraude fiscale. Une visite du parquet national financier avec que le géant mondial négocie les prix du lait avec les producteurs.
Le géant du lait Lactalis et son PDG ont été perquisitionnés dans le cadre d'une vaste enquête sur des soupçons de fraude fiscale, mardi 6 février selon les informations du journal Le Monde. Les visites des enqueteurs du Parquet national financier (PNF) sont intervenues au siège de l'entreprise à Laval (Mayenne), ainsi que dans ses bureaux parisiens et à la résidence du PDG dans le 7e arrondissement de Paris.
Plusieurs centaines de millions d'euros d'impôts soustraits ?
Lactalis est visé par une enquête préliminaire du PNF pour fraude fiscale aggravée et blanchiment de fraude fiscale aggravée. Les montages fiscaux, très complexes, du groupe sont soupçonnés d'avoir permis l'évasion de "plusieurs centaines de millions d'euros" d'impôts sur la période 2009-2020 toujours selon le quotidien du soir. La direction de Lactalis indique que les perquisitions « se sont déroulées sereinement », précisant qu’elles « s’inscrivent dans le cadre d’une procédure sur des faits anciens ».
Cette enquête fait suite à des révélations de plusieurs médias sur des filiales financières de Lactalis en Belgique et au Luxembourg, suspectées de réduire artificiellement la base taxable du groupe en France.
Le géant du lait Lactalis perquisitionné pour des soupçons de fraude fiscale massive https://t.co/WT2V08m0PM
— Le Monde (@lemondefr) February 6, 2024
Des négociations du prix du lait au point mort
La Confédération paysanne a également dénoncé en 2019 les pratiques de Lactalis, l'accusant de nuire à l'équilibre de la filière laitière.
En 2020, le site d’investigation Disclose évaluait à 220 millions d’euros le préjudice pour les finances publiques françaises, pour la seule période 2013-2018, grâce à plusieurs filiales financières en Belgique et au Luxembourg, soupçonnées d’aspirer artificiellement les bénéfices du groupe pour réduire sa base taxable en France.
Ces perquisitions interviennent alors que le géant mondial de l'agroalimentaire est en train de négocier le prix du lait avec les producteurs. Une augmentation de 15 euros par 1.000 litres de lait pour les deux premiers mois de 2024 a été rejetée par les agriculteurs.