Des bénévoles occitans se mobilisent pour financer les opérations de sauvetage de l'Ocean Viking en Méditerranée

La Méditerranée est la route maritime la plus meurtière au monde. Après l'Aquarius, deux ONG ont décidé d'affréter un nouveau bateau, plus grand : l'Ocean Viking. Partout en France, des bénévoles se mobilisent pour trouver des fonds : une centaine est de Montpellier, Béziers, Perpignan et Toulouse.


Impossible d’évoquer la "Grande Bleue" sans aborder la problématique des migrations entre le continent africain et l’Europe. La Méditerranée est la route maritime la plus meurtrière au monde, au moins 900 personnes y ont perdu la vie depuis le début de l’année, plus de 20.000 depuis 2014.


Nouvel espoir après l'Aquarius


Après l’Aquarius, contraint d’abandonner ses missions en décembre 2018, les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières ont pu affréter un nouveau bateau, plus grand et plus adapté au sauvetage en mer, l’Ocean Viking.
 
440 personnes ont été sauvées depuis le mois d'août. Le bilan devrait progresser puisque la deuxième mission de sauvetage est en cours. Un soulagement pour Sophie Beau, la cofondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée.
 

Il y a toujours une urgence humanitaire très importante en Méditerranée centrale. Et c’est toujours aujourd’hui la route la plus meurtrière au monde avec pratiquement aucun bateau de sauvetage. Il était très urgent de pouvoir repartir avec un bateau adapté, dédié au sauvetage, des équipes préparées, formées, professionnelles en partenariat avec Médecins sans frontières, notre partenaire médical pour pouvoir secourir les personnes, les mettre à l’abri sur notre bateau et les mettre à l’abri dans un port sûr.
 


La Méditerranée, la route migratoire la plus meurtière au monde


Depuis 2014, près de 20 000 personnes ont péri en mer Méditerranée. Elles fuient les violences, les viols et l’esclavage en Lybie.

La coordination des sauvetages a été transférée aux garde-côtes libyens, or le droit maritime international implique que les personnes sauvées soient débarquées dans un port sûr.
Les ONG espèrent que les pays européens vont s’entendre pour qu’un mécanisme de débarquement pérenne et concerté se mette en place. Tout comme Nicholas Romaniuk, le coordonnateur des sauvetages en mer.
 

Je suis marin, je suis sauveteur. J’étais déjà sauveteur avant d’être chez SOS Méditerranée. Ici, on fait du sauvetage en mer et c’est tout, on ne fait pas de politique, on n’est pas dans l’activisme. On demande que l’Europe prenne ses responsabilités pour effectuer ces sauvetages en mer.
Sur le dernier sauvetage qu’on a fait (début août NDLR), il y avait beaucoup de Soudanais, du Darfour, du Sud Soudan, des Ethiopiens, des Erythréens, dont beaucoup de mineurs. On voit ce qui se passe dans les journaux, ça se passe mal au Soudan, et du coup on trouve quatre bateaux avec beaucoup de Soudanais. Ça devient plus dangereux, il y a moins de départs, mais autant de morts. 909 morts depuis le début de l’année surtout au large de la Lybie.

 

Un sauvetage impressionnant

 

Le 9 septembre à 22h45, 34 personnes ont été transférées sur l'Ocean Viking, depuis un voilier long de 14 mètres appartenant à l’organisation allemande ResQship. Cette association avait signalé un besoin d’assistance médicale et de ravitaillement en nourriture, puis les conditions météorologiques se sont rapidement détériorées, mettant en danger les rescapés.

Ces derniers ont finalement été placés en sécurité à bord de l'Ocean Viking.

Parmi eux, un bébé d’un an et une femme enceinte, ce qui fait deux femmes enceintes à bord du bateau de SOS Méditerranée.
L’une est très proche du terme, un premier accouchement aura peut-être lieu à bord de l’Ocean Viking. Il y avait eu 6 naissances à bord de l’Aquarius.


Des bénévoles essentiels

L’association SOS Méditerranée compte 500 bénévoles en France répartis sur 17 antennes.

La région Occitanie est partie prenante, avec une vingtaine de bénévoles à Toulouse, une vingtaine de bénévoles également à Perpignan et une cinquantaine dans l’Hérault, département très actif.

Pour faire fonctionner le navire, il faut récolter à minima 14.000 euros par jour. Alors ces bénévoles se mobilisent chaque jour, à terre, pour que les sauvetages puissent durer.
 


Quel avenir ?

Certaines actualités politiques pourraient changer la donne. Parmi elles, un sommet européen prévu à Malte le 19 septembre ou encore le départ de Mattéo Salvini, l’ancien ministre de l’Intérieur italien qui avait initié la fermeture des ports italiens.
Giuseppe Conte, le premier ministre, vient de promettre "une loi qui poursuive la lutte contre le trafic des personnes et l’immigration clandestine mais qui, en même temps, soit capable d’affronter bien plus efficacement les thèmes de l’intégration, avec ceux qui ont le droit de rester et ceux qui n’ont pas le droit de rester.".
 
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