Ce 10 octobre à Bouillargues, deux destinées taurines se sont croisées. Thomas Ubeda, 16 ans, est au début du chemin. Paquito Leal a fini aujourd'hui son parcours en habit de lumières.
L'almanach taurin retiendra que la rencontre a eu lieu par une belle après-midi d'automne. Une de ces journées d'après vendanges où le soleil joue à nous faire croire que les beaux jours ne sont pas finis. On doit porter des lunettes noires pour voir le spectacle. Mais à 18 heures, dès que l'ombre s'installe, on a froid.
Les erales du jour étaient, pour 4 d'entre eux, très pénibles. Faibles, violents, sans classe. Malgré le savoir faire de Tibo et l'entrain d'Adrien, le spectacle ne prenait pas.
En revanche, le jeune Thomas Ubeda, 16 ans, élève du Centre Français de Tauromachie, a eu la chance de "toucher" un excellent Blohorn devant lequel il n'est pas parvenu à construire une faena complète, en dépit de jolis détails. Avec le sixième, un Pagès-Mailhan de catégorie, on l'a vu moins dilettante et mieux inspiré.
En 1976, à Bayonne, Paquito Leal, 16 ans, élève d'Eric Canada, débutait à Bayonne son long chemin dans les arènes. Il a été matador de toros, banderillero et professeur de tauromachie. À Bouillargues, dans les derniers rayons du soleil, il a posé une dernière paire de banderilles impeccable. Et quand l'ombre a envahi la piste, son "maestro" du jour, le minuscule Adrien Salenc, l'a invité à saluer une dernière fois le public.
Avec le contre-jour, je ne voyais pas bien son visage. On m'a dit qu'il pleurait un peu.
JJ
Tibo Garcia (Hubert Yonnet et la Cruz) : saluts et saluts
Adrien Salenc (François André et Alain & Frédérique Tardieu) : saluts (un avis) et vuelta al ruedo (un avis)
Tomas Ubeda (Blohorn et Pagès-Mailhan) : vuelta al ruedo (un avis) et oreille
Beau temps. 600 personnes. Public attentif et aussi peu "villageois" que possible.
Sur la vidéo : un moment de la faena de Thomas Ubada à l'eral de Pagès-Mailhan et le salut de Paquito Leal.